vendredi 17 mars 2017

ÉMISSION INTERVILLE RTI

L'EMISSION INTERVILLE PRODUITE ET DIFFUSEE PAR  LA RADIODIFFUSION TELEVISION IVOIRIENNE : RTI ( FEVRIER 2014)

LA LUTTE CONTRE L'INSALUBRITE ENGAGEE PAR LE MINISTRE ANNE-DESIREE OULOTO

Durant l’année 2014 (février), la RTI présenta à ses téléspectateurs une émission dénommée INTERVILLE, une émission copiée collée d’une émission de télévision française créée en 1962 par Guy LUX et Claude SAVAIT.

Dans cette émission, des villes (françaises) s'affrontent amicalement à travers une série d'épreuves physiques et de jeux d'adresse, sur terre, dans l'eau et dans les airs. L'émission se déroule dans un grand studio de télévision extérieur (une « arène ») qui se déplace d'une émission à l’autre, souvent dans la ville d'une des deux équipes. Parmi les épreuves les plus célèbres, les jeux sur tapis roulant ou tournette, qui donnent lieu à de nombreuses dégringolades, et les épreuves avec des vachettes déstabilisant les candidats, directement inspiré des courses landaises…Cest cette émission française qui a été purement et simplement copiée et présentée aux Ivoiriens.

Notre contexte actuel et nos réalités socioculturelles ne sont pas en harmonie avec le contenu de cette émission (si elle doit revenir sur les écrans, alors elle doit être adaptée). Mais notre télévision nationale dans sa quête de modernisation n’a pas trouver mieux que d’imposer une vieille émission française (52 ans en 2014) aux téléspectateurs ivoiriens. Une émission qui aurait couté près de 600 millions de FCFA à la RTI. Il a même fallu l’embauche des experts français pour participer à sa réalisation. C’est cela l'expression d'un complexe qui ne dit pas son nom.

Je tiens à souligner que je ne prétends pas parler au nom des téléspectateurs, car je suis conscient que des milliers Ivoiriens pourraient l’aimer, mais j’aimerais plutôt parler au nom du besoin. Notre pays n’a point besoin de ce genre d’émission, du moins du contenu proposé. Cette émission incompréhensiblement couteuse, aliénante et acculturées doit être dénoncée. Elle donne l’impression qu’on est incapable de créer nos propres émissions pouvant participer au rayonnement socio culturel de notre pays. Que la RTI réalise enfin que les réalités françaises sont différentes aux réalités ivoiriennes ! Que la RTI comprenne que les contextes sont différents ! Que la RTI sache que la Côte d’Ivoire et son peuple ont d’autres soucis ! Nos émissions doivent impérativement répondre à nos besoins et satisfaire nos attentes. Que la RTI se décomplexe et arrête d’aliéner les populations ! Que la RTI participe pleinement à libérer les mentalités en faisant la promotion des valeurs culturelles ivoiriennes !

En dehors du coût faramineux et injustifié de cette émission, son caractère infantile, insouciant pourrait mettre en relief le grand manque de génie de créativité de la RTI. Ceux qui ont engagé les fonds de la maison bleue dans ce projet pourraient non seulement démontrer un certain complexe d’infériorité, mais aussi pourraient être déconnecté des réalités socio culturelles des Ivoiriens. J’ai toujours déploré le fait que les Africains copie mal l’occident et cela à tous les niveaux (administration, institution, la vie quotidienne…). Ce genre d’émission fait honte. Elle fait honte parce qu’elle n’est pas originale ni authentique. Elle fait honte à cause de son contenu non adapté et du fait que ce soit un programme qui coûte cher et pas nécessaire pour les téléspectateurs.

Cependant, une autre vision de cette émission s’imposerait à nous et l’on pourrait utiliser le concept pour la rapprocher à nos besoins. C’est-à-dire l’adapter à nos réalités sociales. En Côte d’Ivoire, les villes sont sales, même très sales. Les rues, les caniveaux, les marchés, les quartiers, les façades de certaines concessions, les clôtures de certains cours sont sales. Les populations se mettent à l’aise (urine, déchets, ordures) partout. Abidjan est sale, Bouaké est sale, même Yamoussoukro s’échappe pas à la saleté.

Aujourd’hui, le Ministre de la salubrité, de l’Environnement et du Développement Durable, Madame Anne-Désirée Ouloto, se bat en vain contre l’insalubrité dans nos communes. La RTI à travers l’émission INTERVILLE qu’elle a bien cher payée aurait pu depuis février 2014 mener ce combat en mettant en compétition les villes ivoiriennes. Ces millions FCFA pourraient servir de fonds à ces villes dans le but de travailler à se rendre propres, aimables, accueillantes et attrayantes.

La RTI devrait dans une émission plus originale et authentique mettre les villes en compétition et récompenser les villes les plus propres. L’émission aurait apporté beaucoup plus aux populations, aux villes et au pays entier. En Afrique en général et en Côte d’Ivoire en particulier, il y a gaspillage de ressources. Et à l’avantage d’une minorité qui profite pour se remplir les poches. Pendant ce temps le peuple vivote et demeure dans l’ignorance.

Que Dieu facilite la compréhension !
Je vous remercie
Seydinan Chérif Ahmed

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire