jeudi 30 mars 2017

LE PANAFRICANISME : NOUVELLES ORIENTATIONS POUR DES RESULTATS CONCRETS

PANAFRICANISME :
QUE FAIRE POUR L'OBTENTION DE RESULTATS CONCRETS AFIN D'ASSURER LE BONHEUR DES PEUPLES NOIRS ?

Tout d’abord, je tiens à souligner que nul n’a le monopole de la vérité, ni de l’intelligence encore moins de l’engagement politique et socio culturel quant au combat que nous souhaitons tous mener. Je n’affirme pas non plus que ce que je vais développer ici est la vérité, mais je vais vous dire la vérité, celle qui pourrait être ma vérité. En toute humilité, pour moi, le panafricanisme doit être le baromètre de l’intelligence du peuple africain. Il doit être l’expression du génie de création et de créativité noire dans tous les domaines qui régit la vie sociale du peuple noir et du reste du monde. Notamment : la science, la technologie, la culture, la politique, l’économie, la sécurité sociale, etc…

Pour cela il faut nécessairement certaines attitudes et actions. En effet, le panafricanisme doit quitter le monde des hauts intellectuels, le monde universitaire, le monde des colloques, le monde panel afin de descendre et atteindre la masse populaire. Nous devons donc travailler à intéresser les femmes aux marchés, les commerçants, les transporteurs, les consommateurs, les plombiers, les chauffeurs, les menuisiers, les infirmiers à cette idéologie. Il faut avec un langage accessible à tous expliquer le bien fondé des échanges entre les peuples africains. Il faut par exemple, amener la dame qui vend au marché, à comprendre que vendre et acheter la tomate burkinabé ou ivoirienne est plus bénéfique que vendre et acheter sur le marché national ou local la tomate importée de l’Espagne. Tout simplement, il faut être dans la masse : (devant-milieu-derrière le peuple). Il faut impacter positivement la masse. Refusons d’être indexé et mis à l’écart, de se classifier, de se sectoriser. Soyons avec tout le monde. Descendons dans le peuple et faisons nous comprendre par le peuple.

Parce que le panafricanisme doit pouvoir engendrer la paix et la stabilité sociale, gage de tout développement humain. Or il pourrait le faire si seulement s’il participe à l’économie et au jeu politique dans nos pays, à la création scientifique et technologique (il faut financer les inventeurs afin répondre aux besoins du peuple. Besoin en santé, en nourriture, en bien-être…), aux reformes culturelles, scolaires et universitaires.  Pour cela il y a deux choix très importants à faire : avoir l’estime et la confiance de la masse et faire de la politique en briguant des postes politiques et électifs. C’est donc cette masse bien sensibilisée, bien formée, informée et bien éduquée qui nous permettra de dompter ces postes (Presidents, Deputés, sénats, ministres, presidents d'institutions,hauts cadres…). Le panafricain ne doit pas se complexer de travailler avec les pouvoirs politiques dans le sens de combattre les forces du mal endogènes et exogènes. Il est important, voire impératif que nous soyons present dans les instences de décision. Nous devons être dans les gouvernements, dans les Assemblées Nationales, dans les Mairies , dans les conseils régionaux, etc  L’Afrique appartient à nous tous, nous devons participer activement et politiquement á toutes les resolutions nationales, continentales, internationales touchant le destin de nos peuples. C’est suicidaire de se mettre à l’écart. Etre panafricain, ce n’est pas un jeu, ni du m’as-tu vu ? C’est une attitude sérieuse et concrète. Le panafricanisme doit être le socle des politiques nationalistes dans nos pays afin d’aboutir au nationalisme sous régional et enfin au nationalisme continental. Faisons de la politique a l'echelle locale, nationale et internationale.

Pour cela, le panafricain doit refuser de se constituer systématiquement en opposant. Ne soyons pas ceux qui condamnent tout et sont opposé à tout. Evitons de faire peur aux autres. Nous sommes très souvent incompris, parce que nous refusons de nous expliquer. Nous utilisons trop de thèmes incongrus, trop de concepts insaisissables, trop de mots injurieux et animalisant, trop de phrases agressives et fortes. Le panafricanisme n’est pas une opposition subjective, immorale, insensée et insultante à tout.

Quant à nous modèles de dirigeants. Il y a ici trop d’amalgames. Faisons donc attention quant aux politiques à soutenir. Parfois, nous soutenons aveuglement des hommes politiques dépassés. Des présidents, qui prononcent par égoïsme quelques mots à l’endroit des occidentaux. Evitons de donner du crédit à certains dictateurs et présidents africains sous prétexte qu’ils sont panafricains et combattus par l’Occident. Ils n’ont jamais appliqué des politiques culturelles, économiques, scolaires, universitaires et sociales panafricaines. Des panafricains quand ils sont persécuté par le système occidental  qu’ils avaient en amont applaudir, et dictateurs quand tout roule bien en leur faveur. Exemples : Yahaya Jammey, Robert Mugabe, Laurent Gbagbo ne sont pas des panafricains ni des panafricanistes. Ils n’ont jamais été et ils ne se sont jamais réclamés panafricains. Des jeunes panafricains se trompent par exemple sur la position de Laurent Gbagbo face au franc CFA. Il est bien de souligner qu’il ne s’est jamais opposé à cette monnaie coloniale, au contraire, Laurent Gbagbo a fait les éloges du franc CFA en démontrant ses bienfaits et surtout en invitant les pays comme le  Nigéria, la Guinée et d’autre pays à abandonner leur monnaie pour rejoindre le franc CFA.  Les vidéos de son intervention à ce sujet sont trouvables sur le net. Faisons attention sinon nous passons très ridicule souvent. Pour un président, l’action panafricaniste doit s’exprimer quotidiennement dans toutes les prises de décision politique pour prétendre être un défenseur de l’idéologie panafricaine. Ne nous contentons pas de ces discours sporadiques et dirigés. Nous prônons certes, l’indépendance de toutes les institutions africaines, mais ne tombons pas dans l’incohérence. Le panafricanisme n’est pas l’expression d’un égoïsme à haut niveau. Ce n’est pas du gâteau, c’est une âme et une arme.

Par ailleurs, certains parmi nous ont fait du panafricanisme un championnat d’injures. Eux seuls ont le monopole de l’extrémisme, de la vérité et de la frustration. Ils ont aussi la clé des indices qui leur permettent de déterminer qui est panafricain et qui ne l’est pas, etc. Il faut éviter de s’insulter (le jeu du leader dure). Il est très important de se respecter mutuellement dans nos différences. Il faut accepter le débat contradictoire tout en ayant dans l’esprit le bien-être du peuple. Sachons qu’il pourrait avoir deux réalités qui offrent à nous dans notre combat : celle qui nous divise et celle qui nous rapproche. Alors il est nécessaire que nous travaillions à développer et à accroitre la réalité qui nous rapproche. Œuvre à faire de notre mouvement le salut du peuple. Le panafricanisme doit donc pouvoir s’exprimer dans toutes les couches sociales. Il ne doit pas être « la chose » d’une catégorie de personne se réclamant d’un certain niveau de sagesse ou d’intelligence.

Enfin, les questions de religion, de race et de richesse ne doivent pas être les questions clés de nos débats. Elles ne font que nous dérouter du vrai combat. particulièrement, les débats sur la religion ne devraient en aucun cas nous distraire et nous éloigner de l’objectif : notamment le développement politique, économique, scientifique et socioculturel de nos peuples. Au contraire, tel que nos devanciers, Aimé Césaire, Senghor, Damas, Fanon ( le grand mouvement de la Négritude) ont utilisé l’école occidentale pour susciter l’éveil de conscience, pour lutter contre l’esclavage, le colonialisme et l’aliénation culturelle, nous pourrions aujourd’hui à notre tour utiliser la religion pour créer de l’économie et la cohésion en notre faveur.

 Par ailleurs, des panafricains ont démontré que toutes religions sont originaires de l'Afrique. Ils ont démontré que le père du monoteisme est un Africain-Noir, Melkisedek, le maître d'Abraham. D'où l'origine africaine du monoteisme. Ils ont aussi démontré que tous les prophètes étaient des Africains d'origine: Abraham, Moise, Jesus-Christ, Mohamed (saw), Bouddha. Nous devons donc continuer leurs travaux afin de faire connaitre la vérité á Tous. Surtout réussir á décomplexer les éventuels fidèles de ces religions qui pourraient vivre dans une aliénation mensongère et religieuse.

La religion, comme la politique sont les moteurs qui pourraient nous diviser parfois, comme exprimer plus haut, travaillons plutôt sur ce qui nous rapproche.
Nous sommes sans ignorer qu’aucun panafricain n’ignore les valeurs humaines, intellectuelles, panafricanistes, politiques et d’engagement de Samory Touré (musulman) de Marcus Garvey (chrétien), d’Hailé Sélassié (chrétien orthodoxe ), de Kwame Nkrumah, de Thomas Sankara (chrétien), de Bob Marley, pourtant, aucune religion n’a empêché leur combat. Aujourd’hui, la lutte est d’ordre économique, politique et social. L’énergie de cette lutte n’est rien d’autre que l’union, la fraternité, la discipline, la méthode, le travail, l’engagement, l’abnégation, le respect mutuel et la paix.

Chers frères et sœurs panafricains, nos actions sont le baromètre de l’intelligence noire. Démontrons notre intelligence et mettons-la à la disposition du peuple Noir.
Le débat intellectuel et sans animosité est ouvert. J'invite donc chacun á contribuer à la recherche de solutions idoine pour l'épanouissement réel du panafricanisme, notre héritage commun.

Je vous remercie
Seydinan Chérif Ahmed
Activiste culturel

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