jeudi 16 mars 2017

LA SOCIETE CIVILE IVOIRIENNE

LA SOCIETE CIVILE IVOIRIENNE:

INCOMPETENTE, CORROMPUE OU INEXISTENTE?

     Le silence de la société civile ivoirienne m'inquiète énormément. Vu la densité des défis politiques, économiques, culturels et sociaux auxquels notre pays, la Côte d'Ivoire et les Ivoiriens font face, la passivité intellectuelle, physique et communicative de la société civile me dérange profondément.

Qu'est-ce la société civile ? Et quel est son rôle dans un pays?

     La société civile est l'ensemble de toutes les Organisations non gouvernementales (ONG), les Associations et les Syndicats. Brièvement, son rôle est de constitué un contre-pouvoir (le pouvoir qui doit réussir à faire la balance)  afin d’amener ou d’obliger le pouvoir à gouverner dans la transparence. C'est-á-dire, la société civile doit œuvrer á concrétiser la démocratie et la bonne gouvernance dans un pays. Elle a le devoir et la mission de dénoncer en toute objectivité tous les manquements et tous les tares politiques, économiques et socioculturels des gouvernants. Ainsi donc, la société civile normalement constituée de spécialistes a pour obligation morale et intellectuelle de visiter par exemple, les hôpitaux publics et les centres médicaux, les établissements scolaires et universitaires, les marchés, l’assainissement des quartiers, constater leurs qualités et dénoncer les insuffisances. En somme,  la société civile doit critiquer la politique générale du pouvoir. Elle doit faire des suggestions et des propositions dans le sens de l’amélioration des conditions de vie de tous les citoyens. Elle n’est pas l’amie ni l’ennemie du pouvoir. Elle doit être pour le peuple et dans les populations. Elle doit pouvoir rendre compte au peuple. Une société civile forte et engagée est un gage pour la stabilité politique, économique et sociale dans une nation. Elle doit garantie la sérénité des populations et galvaniser l’opinion nationale.

Cette société civile existe-t-elle dans notre pays ?

     Vu la pauvreté grandissante des populations favorisée par la cherté de la vie. Vu la précarité de nos hôpitaux publics. Vu ces grèves intempestives dans nos établissements scolaires. Vu tous ces remous sociaux militaro-civils. Vu ces conflits et ces violences interethniques (pertes en vie humaines et en biens) dans certaines de nos régions. Vu l'incohérence de certaines décisions politiques et économiques. Vu de certaines arrestations arbitraires. Vu la négligence de nos valeurs socio culturelles dans la politique de gestion de notre pays. Vu la course à la richesse illicite de certaines personnalités. Vu l'écart grandissant entre la minorité riche et la majorité pauvre. Vu l’impunité et la corruption qui brillent de mille feux. Vu la SOTRA qui n’a presque plus de bus pour satisfaire le besoin de transport des élèves et étudiants dont la majorité a acheté leur carte de bus. La liste  des manquements est encore et encore longue. Malgré toutes ces tares constatés et avérés, la société civile ivoirienne reste muette et inactive. Pendant ce temps, le gouvernement est peinard et gouverne tranquillement sans inquiétude. Comme le dirait l’autre : Ya rien en face !

     Cependant, je reconnais que les quelques rares fois que nous attendons des bruits inoffensifs de certains membres de cette société civile, restent les périodes électorales. Des périodes pendant lesquelles l’argent circule. Cette situation incompréhensible amène le citoyen lambda à se poser certaines questions.

La société civile ivoirienne existe-t-elle ? Si oui, est-elle consciente de son rôle?

     En réalité la société civile ivoirienne existe bel et bien, mais plusieurs facteurs pourraient justifier sa passivité. Elle pourrait être corrompue par des politiques, intimidée et muselée (des menaces, des agressions) par certains pouvoirs publics. Elle pourrait être dépourvue de fonds pour agir de façon autonome et efficace.  Elle pourrait être boycottée par les médias publics dans la couverture de certaines de leurs actions. Certaines de leurs marches seraient interdites ou réprimées. Nous sommes tous de ce pays, nous suivons tous l’actualité dont certaines pourraient confirmer mes propos. Partant de ces faits malheureux et antidémocratiques, la société civile devrait changer de méthode en repensant  son activisme. Ne devrait-elle pas donc prendre conscience de ses faiblesses face au pouvoir de l'Etat afin d'agir stratégiquement et efficacement? Sinon sa passivité est bien trop flagrante.

Que Dieu nous donne la bonne compréhension !

Je vous remercie
SEYDINAN CHÉRIF AHMED
Activiste Culturel

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