Les changements du coût du cacao sur le marché international ne devrait pas en réalité être un problème pour la Cote d'Ivoire ni une inquiétude pour les producteurs, si seulement si, ce produit leader était véritablement connu et consommé par les Ivoiriens. En ces périodes d'incertitudes récurrentes, le gouvernement ivoirien par vision de protection a pour obligation d'œuvrer á faire entrer le plus rapidement possible le cacao dans les mœurs des populations ivoiriennes.
Une politique intelligente d'incitation serait salutaire. En effet, grâce au cacao, la Côte d'Ivoire a pu rivaliser au plan international et économique avec de grands pays producteurs de pétrole et d'autres produits du sous-sol. Cela démontre la valeur et la puissance économique du produit cacao. Malheureusement, la gestion de ce pilier de la stabilité économique de notre pays est plus ou moins contrôlée par des puissances étrangères, qui à travers leurs multinationales s'impliquent parfois directement dans la production en touchant les producteurs dans nos plantations.
Ainsi, en plus de la gestion unilatérale des prix sur le marché, de la qualité et des tonnages á l'exportation, ces puissances vont jusqu'à gérer la production dans nos villages. C'est dire qu'elles ont la mainmise sur presque les 90% de la chaîne de production. Automatiquement se donnent tous les droits de veto dévoilés ou subtils sur le produit. Cette réalité risquerait de porter de grands préjudices à notre intégrité économique, car notre pays pourrait être vulnérable et faire l'objet de toute sorte de chantage et de pression politique de ces puissances et de ces multinationales.
Pour échapper donc aux griffes de ces Nations impérialistes et démagogues, puis contrôler, dompter, concrétiser notre indépendance agricole et économique, le gouvernement devrait vivement intéresser les ivoiriens á la consommation quantitative et qualitative du cacao. Par conséquent, des centres de recherches spéciaux pourraient être créés pour travailler sur le cacao. Des industries de transformation (Lourdes et légères) nationales ou locales doivent être doivent naître dans notre pays pour diversifier les produits dérivés du cacao afin d'intensifier sa consommation.
Exemples de produits made in Côte d'Ivoire qui pourraient être inventés: le chocolat purement ivoirien, la poudre de cacao, le sucre, la boisson (sucrerie et alcool) le lait, l'huile, les produits cosmétiques, l'énergie (carburant, huile de moteur...) en somme tous les produits que le génie ivoirien pourrait tirer du cacao doivent sortir de ces centres de recherche. Les industries déjà existantes dans la recherche de marché et de consommateurs pourraient aussi s'intéresser á la transformation du cacao. Des jeunes inventeurs, des restaurateurs, des grandes surfaces pourraient s'inscrire dans cette démarche.
Le cacao doit entrer impérativement dans la vie quotidienne des Ivoiriens et ne doit en aucun cas être un produit de luxe. Le gouvernement doit s'atteler á cela. Je pense que cette réalité technologique, scientifique et économique pourrait d'une part, éviter á notre pays la dépendance extérieure et permettre à son économie d'être stable, épanouie et libre et d'autre part, permettre aux Ivoiriens d'être les premiers grands consommateurs. Cette forte consommation pourrait donc booster l'économie intérieure en favorisant la création de plusieurs emplois.
En outre, le gouvernement ivoirien pourrait mettre en place une politique de conquête des marchés sous régionaux et continentaux avec la diversité de ces produits finis issus du cacao. Il est évident que les exportations traditionnelles vers les marchés internationaux ne seront pas exclus ni stoppés, mais la Côte d'Ivoire dompterait réellement son produit leader et éviterait toute sorte de manipulation extérieure (politique, institutionnelle, économique et culturelle) et gagnerait encore plus. Le cacao comme tous les autres produits agricoles pourraient aider á éradiquer la pauvrété dans notre beau pays. Une gestion courageuse, rigoureuse, intelligente et intégre du cacao s'impose a tous les gouvernements ivoiriens qui se succederont.
Merci infiniment a Tous et a Toutes!
SEYDINAN Chérif Ahmed
Activiste Culturel
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