samedi 28 janvier 2017

LA CONSOMMATION DES PRODUITS D’OCCASION PAR L’AFRIQUE

LA CONSOMMATION DES PRODUITS D’OCCASION PAR L’AFRIQUE

A QUAND LA PREMIERE VOITURE ENTIEREMENT MADE IN COTE D’IVOIRE ?





Depuis des décennies, le continent africain est inondé de plusieurs produits de secondes mains venant de l’occident 
( Europe, Amérique, Chine, Corée, Japon…) notamment des voitures, des moteurs, des télévisions, des congélateurs, des ordinateurs, des mini chaînes, des matelas, des chaussures, des balles de friperie
(Robes, des chemises, des pantalons, mêmes des slips), des jouets des enfants,  des appareils et effets médicaux, etc. 

En tout cas l’essentiel pour notre vie et pour notre survie. 
D’une part, les importations de ces objets et leur présence sur le marché font le bonheur de millions d’usagers africains, tout en leur permettant de goûter au luxe.  Chacun selon ses moyens et ses ambitions y investit. D’autre part, ces effets d’occasion permettent à des milliers d’africains et non africains de faire de très bonnes affaires. Et surtout  aux Etats africains de se faire de grosses recettes douanières à travers leurs ports et aéroports. Tout le monde y trouve son compte. 
En regardant de manière simpliste, nous pouvons nous réjouir, car mêmes les familles les plus pauvres arrivent à s’en acquérir pour satisfaire leurs besoins quotidiens. Ces effets anciens souvent ramassés dans des poubelles en occident sont donc salutaires, nécessaires et indispensables pour l’épanouissement de la grande majorité des Africains.  Mais si nous regardons de manière profonde, nous pouvons malheureusement souligner plusieurs méfaits et dangers. En effet, loin de soulager des pauvres africains dans leur quête du bien-être, la présence de ces objets d’occasion dans nos marchés et dans foyers contribue, 
non seulement  à détruire sérieusement l’intelligence et le génie africain, à saboter l’énergie et le travail de certains acteurs africains, mais aussi à noyer la volonté politique dans la promotion et dans le financement de la recherche scientifique et des produits des jeunes inventeurs africains. Si nous nous contentons de consommer les produits inventés et déjà utilisés par les autres, finalement, l’Afrique n’inventera rien, ne produira rien. Elle restera l’éternelle improductive et consommatrice.
Par exemple, toutes ces balles de friperies importées de l’étranger jouent non seulement contre la mécanisation et la production de la culture du coton en Afrique, mais aussi contre la modernisation, l’industrialisation des activités de nos tisserands,   la promotion de la couture et de la mode africaine. Elles sont une véritable source d’appauvrissement des acteurs de la filiale coton dans toutes ses composantes.

Tous ces appareils électro ménagers de seconde main (télévisions, réfrigérateurs, fers à repasser, téléphones, cuisinières, etc) dans nos foyers.

Tous ces véhicules et engins d’occasions (voiture, moto, vélo, tracteurs agricoles, etc.) assurant notre bourgeoisie. Mais en réalité, tous ces « France-au-revoir » dans notre vie quotidienne en Afrique jouent sérieusement contre la promotion de l’invention locale ou nationale, détruisent la volonté de création des Africains (parce que concurrencée illégalement par des objets de seconde main dits originaux et moins chers).  Tant que nos gouvernants accepteront ces millions d’objets de seconde main sur les territoires Africains, jamais le génie africain dans l’invention ne décollera franchement. Le continent regorge de nombreux inventeurs africains délaissés, des génies abandonnés dont les inventions sont méconnues et surtout sabotées, bafouées par nos propres dirigeants en faveur de l’importation des produits étrangers.  Nul n’a le monopole de l’intelligence et de l’invention. La différence est la volonté politique, le financement, la promotion et la consommation locale. Nous pouvons créer nos voitures, nos télévisions, nos ordinateurs, nos engins adaptés à nos besoins, nos réalités socio-économiques. Mais les politiciens africains aveuglés par leur égoïsme et leur complexe n’encouragent pas l’émancipation intellectuelle de leurs compatriotes.

     Notons que psychologiquement, l’invasion de notre vie par ces effets d’occasion entretiennent les africains dans la paresses intellectuelles, dans le déni d’invention et de création, dans le complexe d’infériorité, dans l’aliénation scientifique, économique, sociale et culturelle. Tout porte à faire croire, que les Africains ne sont rien et ne serions rien sans les autres.  Nous ne pouvons rien créer de nos dix doigts et de nos intelligences. Tout ce que nous savons faire, c’est se « bouffer » en sorcellerie. Pourtant, nous avons les mêmes capacités, les mêmes intelligences, les mêmes génies que les autres. Cependant, leurs avantages sont tout simplement la volonté politique de leurs dirigeants à assurer leur bien-être. 

     Pour finir, je voudrais m’adresser à tous les chefs d’Etats africains en général, 
mais particulièrement à M. le Président Alassane OUATTARA, pour la concrétisation de l’émergence de notre pays, je voudrais lui faire une doléance spéciale. Je voudrais qu’il interdise l’entrée des vieilles voitures polluantes sur le territoire ivoirienne et que son gouvernement utilise les recettes douanières engendrées par l’importation des véhicules d’occasion pour financer la production de la première voiture Made in Côte d’Ivoire. Nous n’aurons pas notre émergence, si nous n’arrivons pas à mettre sur les marchés nationaux, régionaux et internationaux des voitures, des vélos, des mobylettes, des ordinateurs, des réfrigérateurs et plusieurs autres produits MADE IN COTE D’IVOIRE.   

Arrêtons de consommer du déjà consommé et inventons nos propres produits de consommation.

Je vous remercie
SEYDINAN Chérif Ahmed
Activiste culturel

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