lundi 27 février 2017

LA BATAILLE CONTRE LE FRANC CFA

LA BATAILLE CONTRE LE FRANC CFA:
 UNE BATAILLE DES INTELLECTUELS LETTRES VS DES  INTELLECTUELS ILLETTRES?

Des imminents intellectuels africains, des Noirs lourdement diplômés (des Hommes politiques de haut rang, des Chefs d'Etat, des économistes chevronnés, des financiers et des haut cadres de banques, etc ) soutiennent fermement le FCFA. Ils tentent énergiquement d'expliquer et de convaincre leurs compatriotes de la grande chance que les Etats ont d'avoir cette monnaie.

Plusieurs autres intellectuels, des Noirs engagés et majoritairement modestes ( des Artistes, des Opposants politiques, des Leaders panafricains, des Ecrivains, des Autodidactes, etc) crient sur tous les toits pour démontrer les méfaits du FCFA, jugé colonial et impérialiste.

Nous avons donc face á face deux Elites africaines. L'une profondement POUR le FCFA et l'autre foncièrement CONTRE.
Pour nous citoyen lamda, nous voyons plutôt une bataille entre des Intellectuels léttrés et des Intellectuels illéttrés.

Dans cette lutte farouche, nous ignorons le groupe des Intellectuels léttrés et celui des Intellectuels illéttrés. Car tous se reclament d'une connaissance accrue.

Cependant, pour nous un Intellectuel léttré est une intelligence qui est en harmonie avec son environnement et ses réalités. Et grâce a ses connaissances, elle arrive á travailler pour le bien-être des siens. D'où son importance.

Par contre, un Intellectuel illéttré est un génie deconnecté de ses réalités socio-culturelles. Et malgré tous son bagage intellectuellement lourd, il n'arrive pas á satisfaire les besoins des siens. D'où son inutilité.

Aider nous á marquer ici, l'Intellectuel léttré et l'Intellectuel illéttré. Nous vous serons très reconnaissants.

Merci infiniment pour votre contribution intellectuelle et remarquée.
 SEYDINAN Chérif Ahmed
Activiste culturel.

SHOWBIZ IVOIRIEN / ARTISTE EN DETRESSE

SHOWBIZ IVOIRIEN / ARTISTITES EN DETRESSE.

APPEL A L'AIDE DE CERTAINS ARTISTES ET DE LEURS PROCHES QUAND CEUX-CI SONT SUR DES LITS DE HOSPITAUX.

Comme les Artistes (Chanteurs, Musiciens, Comédien, Humouriste, Acteurs...), des miliers de citoyens ivoiriens ( voire africains) meurent dans nos hôpitaux dans des conditions de tristesse et de désespoirs inimaginables. Des Enseignants, des Planteurs, des Cultivateurs, des Chauffeurs, des Chômeurs, des Vagabonds, des Elèves, des Etudiants,  des Commercants, des Menuisiers..... en un mot, dans l'anonymat, des centaines d'Ivoiriens sans aucun soutien et sans aucune couverture médicale perdent la vie chaque jour que Dieu fait.

Par contre des Artistes, qu'ils soient stars ou moins connus ne tombent même pas malade sans que toute la Nation ne soit au courant. C'est pour cette raison que le citoyen lamda croit que seuls les Artistes meurent dans conditions pitoyables dans ce pays. Prenons conscience que des miliers d'Ivoiriens, toutes les couches socio professionnelles confondues souffrent et meurent aussi. Pour nous, l'Etat ne doit pas forcement priviligier le sort des Artistes par rapport aux autres citoyens en leur venant particulierement en aide au plan financier et médical . L'Etat a obligation de faire face á tous les citoyens sans trie. C'est pourquoi nous sommes vraiment très attristé de constater que certains Artistes par voie de presse ou sur les reseaux sociaux accusent et condamnent le Ministère de la Culture et l'Etat de ne pas venir en aide á certains de leurs collègues en detresse. C'est certes souhaitable parce qu'ils aussi des citoyens, mais pas spécialement obligatoire parce qu'ils sont Artistes.

Nous pensons que ces Artistes doivent réaliser qu'ils ont plus d'avantages que tous les autres citoyens. En effet, ils ont l'opportunité de critiquer la gestion de l'Etat sur tous les plans. Ils ont le pouvoir de dénoncer tous les manquements du Gouvernement sans être inquieté. C'est pourquoi ils doivent  visiter nos hôpitaux et centres de santé, constater leurs qualites et leurs dysfonctionnements, ensuite dénoncer ou encourager la politique de santé. Cette éventuelle démarche sera salutaire pour tout le peuple. Par ailleurs, ils doivent impérativement dénoncer á travers leurs créations, par des conférences de presses,  par des concerts gratuits, par des marches, par des boycotts d'émission télévision et radio, le silence complice et coupable de l'Etat dans sa faiblesse á proteger leurs oeuvres et á lutter farouchement contre la piraterie. Des manifestations intelligences s'imposent aux Artistes.

 Au lieu de cela, certains de la nouvelle génération préfèrent chanter pour la dévalorisation de la Femme. Ils préfèrent realiser des clips videos a la limite pornographiques. Ils ne font que faire du bruit tout en ignorant leur propre situation de précarité. D'autres s'activent á dilapider le peu d'argent qu'ils ont dans le boucan. Comment peut on comprendre qu'individu fasse un accident avec sa voiture dont le prix varie entre 25 á 70 millions et ensuite demande de l'aide pour se faire soigner. C'est vraiment malheureux et insensé.

L'une des stars du coupé décallé, dans lors d'une émission de divertissement de la RTI1, á l'epoque est allé jusqu'a dire qu'ils ne sont pas là pour conscientiser ni le peuple, ni les dirigeants. Pour cette pseudo star, celui qui veut écouter la musique consciente est invité á écouter le Reaggea ou autre musique.
Partant de ce genre de raisonnement méchant, égoiste, ingrat et irresponsable que vaut ce genre d'Artiste si notre système de santé n'arrive á satisfaire les malades ivoiriens en général et les Artistes malades en particulier? Evidemment zero. Quand nous écoutons les chansons (textes) nouvelle génération, nous avons la nette impression que tout va bien dans notre pays.

L'Art est un metier noble que nous respectons intensement. Voir des Artistes et leurs proches implorer des personnalités, l'Etat et des citoyens á leur venir en aide nous attriste enormement. Nous ne sommes pas contre la solidarité ni contre la fraternité encore moins contre l'entre-aide. Cependant, il est important que des Artistes se reveillent et n'attendent rien de l'Etat que leurs droits et non la pitié et l'assistance! Ils ont la chance, car ils ont le micro. Ils ont les medias. Ils ont de la noteriéte. Ils ont enfin le public.

Alors qu'ils cessent de faire qu'ils sont les plus miserables du pays. Il ya des Ivoiriens plus misérables qu'eux, mais qui n'ont aucune voix dont la majorité meurent dans la stricte tristesse et dans l'anonymat le plus concret.
Etant moi même Artiste, car Auteur Compositeur, Producteur de musique et Ecrivain, je condamne l'attitude de mendicité de certains. Luttons plutot pour que nous puissions vivre des fruits de notre intelligence créatrice. .

 Changeons les textes de nos chansons pour les Artistes chanteurs et denoncons les manquements de nos politiques (santé, éducation, emploi, cherté de la vie....). Luttons pour l'amelioration des conditions de vie de tous les Ivoiriens et de tous ceux qui ont choisi notre beau pays comme leur terre de " cherchéli".

Enfin, l'Artiste ne doit pas faire pitié mais plutôt donner envie.  L'ART n'est pas un jeu. Il incarne l'intelligence, la sagesse, le goût de l'effort, la perseverance,  l'espoir, la joie, la divinité et la spiritualité.

Je vous remercie sincèrement de votre haute compréhension

SEYDINAN Chérif Ahmed
Activiste culturel

vendredi 24 février 2017

DIVERSITE CULTURELLE AFRICAINE, QUELLE POLITIQUE POUR UNE INTEGRATION SOUS REGIONALE?



CENTRE NATIONAL DES ŒUVRES BURKINA FASO
UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU
CITE UNIVERSITAIRE DE KOSSODO

FESTIVAL ETUDIANT POUR L’INTEGRATION CULTURELLE
DU 17 AU 19 FEVRIER 2017
CONFERENCE-DEBAT
THEME : DIVERSITE CULTURELLE AFRICAINE, QUELLE POLITIQUE POUR UNE INTEGRATION SOUS REGIONALE ?



CONFERENCIER : SEYDINAN CHERIF AHMED
PRESIDENT-FONDATEUR DE L’INSTITUT DES CIVILISATIONS NOIRES
Mobile : +225 07 57 10 11 / +225 41 70 15 51
Blog : seydinancherifahmed.blogspot.com
Facebook : Seydinan Chérif Ahmed
INTRODUCTION

I.   QU’EST-CE QUE LA CULTURE ?

I.1   QU’EST CE QU’ETRE CULTIVE ?
I.2   LA DIVERSITE CULTURELLE AFRICAINE, MYTHE OU REALITE ?
I.3   L’ETAT DES LIEUX DE LA DEGRADATION CULTURELLE AVANCEE DANS NOS PAYS
I.3.1    LES LANGUES MATERNELLES
I.3.2    L’ECOLE
I.3.3    LA RELIGION
I.3.4    L’ART ET LES MEDIAS
      
II.           QU’EST-CE QUE L’INTEGRATION ?

    II.1   L’ETAT DES LIEUX DE LA DEGRADATION DE L’INTEGRATION DES PEUPLES
   II.2    RESPONSABILITES
   II.3    CONSEQUENCES SOCIALES/ CULTURELLES/POLITIQUES

III.         QUELQUES  VALEURS CULTURELLES AFRICAINES, SOURCE D’INTEGRATION SOUS REGIONALE

III.1   LA SOLIDARITE ET L’HOSPITALITE
III.2   LE RESPECT DE LA VIE HUMAINE ET LES DROITS DES PEUPLES    
III.3   LE BENEVOLAT TRADITIONNEL
        
IV.  DIVERSITE CULTURELLE AFRICAINE, QUELLE POLITIQUE POUR UNE INTEGRATION SOUS REGIONNALE ? :

CAS DE L’INTEGRATION MANDINGUE, UN MODELE HISTORIQUE DANS LA SOUS REGION.
     IV.1     QUELLE POLITIQUE D’INTEGRATION SOUS REGIONALE ?
IV.1.2      AU NIVEAU ECONOMIQUE
IV.1.3     AU NIVEAU CULTUREL
IV.1.4      AU NIVEAU EDUCATION/FORMATION
IV.1.5      AU NIVEAU DE LA TECHNOLOGIQUE, LA SCIENCE ET LA RECHERCHE

CONCLUSION


INTRODUCTION
     Contrairement à certaine idée trop largement répandue en Afrique, la culture au sens restreint de création et au sens large de mode de vie, n’est pas qu’une affaire Occidentale ; mais plutôt la base même de l’identité et de la confiance en soi. Chose indispensable à la compréhension et au respect mutuels. Alors une meilleure connaissance de sa culture et celle de l’autre est une condition nécessaire au succès de toute forme d’échange de dialogue et d’intégration. La prise en compte donc de la dimension culturelle dans toute démarche de développement, tant au sud qu’au nord, est un pré requis dans la lutte contre le racisme, le tribalisme  et les préjugés ; et cela que ce soit les africains envers les autres Peuples et inversement les autres vis-à-vis  de l’Afrique et des Africains.
     Nous pensons qu’il est important de promouvoir à travers la démarche culturelle   toute forme de relation humaine afin de contribuer à un dialogue intellectuel véritable et à l’émergence d’attitudes nouvelles tout en favorisant le respect des différences et des identités culturelles. Nous souhaitons au cours de notre intervention participer à l’instauration d’une paix véritable entre les Peuples et travailler en faveur d’un développement durable au service de l’humanité. C’est cela le rôle réel de la culture. Et la diversité culturelle est un atout incommensurable. La culture selon nous est non seulement un facteur de développement, mais aussi un outil de rapprochement des Peuples. Il est question pour nous de démontrer cette opportunité qu’offre la diversité culturelle de nos peuples.
    


I.      QU’EST-CE QUE LA CULTURE ?
     Comme nous l’avons signifié plus haut, la culture sous-tend le développement. Car c’est elle qui détermine l’identité d’un peuple et les besoins d’une nation.  C’est la culture qui oriente les choix politiques et les systèmes économiques. Elle détermine les rapports de force entre les institutions d’un pays et le choix des hommes qui les incarnent. La culture, dans une nation, est le comptable du développement de cette nation. Aucun peuple ne peut se développer sans sa culture. Et évidemment, ne se développera jamais avec une culture empruntée, même s’il en a la maîtrise.
Pour mieux comprendre cela, il faut mettre la culture dans son rôle réel, afin que cela soit clair dans l’esprit de tous. En effet, la culture est l’unité de mesure de l’intelligence d’un peuple. L’intelligence est identitaire, chaque peuple se développe par un modèle propre et unique, chaque pays aussi, ainsi que chaque continent. La culture est  le moteur de l’équilibre et de l`épanouissement des nations. L’épanouissement dans la recherche, dans la science, dans la technologie, dans la politique, dans l’économie, etc. 
     Partant de cette définition, nous affirmons humblement que tous les facteurs de développement actuels sont culturels. Notamment, le commerce, le transport, l’agriculture, l’industrie, la science, l’éducation, l’histoire, la bonne gouvernance, etc. En un mot, tout ce qui épanouit l’existence de l’être humain est culturel. Ce sont des facteurs qui doivent nécessairement s’appuyer sur les réalités et les besoins sociaux pour être utile à l’homme. Retenons qu’un peuple sans culture est un peuple sans intelligence. Dans notre démarche nous ferons aussi un rapprochement entre la culture, les traditions, les coutumes et l’histoire. Car il sera difficile pour nous de parler d’intégration sous régionale en ignorant notre propre histoire.
     Pourquoi donc ce rapprochement ? En effet l’histoire permet de découvrir son passé, prendre conscience de ses succès et de ses faiblesses. La bonne connaissance de ces deux situations  permet  de maîtriser le présent et d’envisager le futur. L’histoire est donc très importante, Marcus Garvey l’avait bien compris quand il affirme que « l’histoire est le repère qui nous permet de diriger le cours de notre vie dans la bonne direction. L’histoire d’un mouvement, l’histoire d’une nation, l’histoire d’une race sont autant de jalons qui signalent la destinée du mouvement, la destinée de la nation, la destinée de la race. Ce qu’aujourd’hui vous faites de valable, dans l’avenir inspirera d’autres dans leurs actions ». L’histoire d’un peuple ne se négocie pas. Elle doit être connue de ce peuple, si celui-ci veut se développer sérieusement.  Un peuple sans histoire est un peuple sans mémoire. En sommes nous pensons qu’au moment où certains Pays Africains imaginent des politiques d`intégration régionale pour revendiquer la place qui leur revient dans le concert des nations, l’histoire et surtout la culture doivent jouer un rôle important.
I.1 QU’EST CE QU’ETRE CULTIVE ?
     Etre cultivé c’est maîtrisé en théorie comme en pratique son patrimoine culturel, le connaître de l’intérieur, et en vivre de façon épanouie. Celui qui est cultivé ne  brûle pas sa propre identité, ne vend pas ni ne vilipende pas son propre héritage et surtout ne se laisse pas réduire à la mendicité économique, sociale et culturelle. L’être cultivé est le maître de lui-même, de ses terres, de ses biens, de son histoire, de ses richesses culturelles et de son destin. Il arrive à faire face à tous les éventuels obstacles internes et externes. Et enfin, il est conscient de sa place dans l’histoire et l’assume en toute responsabilité. L’être cultivé est à l’abri de toute vulnérabilité. Il est doté d’une mentalité saine et possède un esprit critique plein d’objectivités. Il est moralement, spirituellement et intellectuellement stable. Il est ni aliéné ni complexé et ni manipulable.

I.2 LA DIVERSITE CULTURELLE AFRICAINE, MYTHE OU REALITE ?
     Il est évident que la diversité culturelle existe en Afrique, mais il y a beaucoup plus de points de convergence. Par exemple, il existe des peuples en Afrique qui pratiquent l'ENDOGAMIE (mariage au sein de la même famille biologique), c'est le cas notamment chez les Peulh et les Soninké, ce qui n'est pas le cas en Afrique centrale et australe. En revanche, dans toutes les sociétés africaines, on utilise le mortier et le pilon, on fait la libation avant chaque cérémonie. Le culte des Ancêtres existe partout en Afrique. L'attachement à la branche maternelle, le respect de la femme, etc. La diversité culturelle africaine est une réalité comme partout ailleurs il existe des diversités culturelles. Cependant il est intéressant de souligner que cette diversité s’exprime dans une unicité indéniable.
     Par ailleurs, la diversité culturelle est vue comme un facteur qui pourrait freiner l'intégration. Le sociologue John Logan de Brown University  aux USA a en effet démontré empiriquement que sans le développement d'une identité ou cause commune dans lesquelles la majorité trouve ses intérêts représentés, il est impossible de créer une vraie intégration. Il serait donc intéressant de voir comment nous allons aborder et ensuite résoudre la problématique de l'intégration culturelle qui est vu par certains sociologues comme Raymond Boudon comme une cause perdu sans une réelle contrainte politique.
    Par contre notre approche démontrera qu’en dehors de l’aspect sociologique de la diversité culturelle africaine, l’aspect économique est aussi important. Comme nous l’avons souligné plus haut, la culture est le moteur du développement. Donc la diversité culturelle des peuples de notre sous-région est un véritable atout d’intégration, si l’intégration elle-même est source de développement. En outre, chaque pays ayant sa spécificité économique, une intégration favorisera le bien-être des populations

I.3 L’ETAT DES LIEUX DE LA DEGRADATION CULTURELLE AVANCEE DANS NOS PAYS
     Il n’y a point d’existence heureuse sans l’expression du véritable amour. L’amour dans sa manifestation humaine est un véritable atout pour la cohésion et l’intégration sociale, il favorise le bien-être de la société dans la différence. Il est l’une des sources concrètes pour tout développement économique, culturel et social.  Avoir de l’amour pour ses semblables : ses parents, ses voisins, ses amis et ses concitoyens est non seulement le pilier de la concrétisation de la paix, de la fraternité, de la solidarité et de l’hospitalité, mais aussi est l’expression réelle de la volonté de se rendre utile pour la société. Cela par sa disponibilité, par son travail, par son courage, son dévouement, son génie, son intelligence et par des sentiments de devoir de l’acceptation d’autrui, du partage (du donner et du recevoir). Avoir de l’amour pour son prochain, c’est aussi et enfin le pouvoir de l’élévation de l’individu vers la haute compréhension de ce dernier. Réussir à se mettre à sa place, l’incarner, éviter de le blesser en le frustrant. L’amour rompt avec les sentiments de supériorité et d’infériorité. En effet, c’est créer les conditions idoines de l’épanouissement commun : le respect, la considération, l’attention, l’affection. C’est éviter de nuire à autrui. C’est le vivre ensemble avec nos diversités intellectuelles, économiques, politiques, sociales et culturelles.
     Dans notre analyse, il est question de demander aux Africains de la sous-région de s’aimer en respectant leur différence, leur diversité culturelle. Une réalité se dégage d’elle-même. Avant d’aimer son prochain, il faut s’aimer soi-même d’abord. Pourtant, l’homme africain fait face à des soucis dégradants et incompatibles avec l’acceptation de l’autre. Nous pensons qu’à la suite de notre étude, nous allons humblement essayer de trouver des réponses à la question qui est posée, à savoir : LA DIVERSITE CULTURELLE,  MOTEUR DE L’INTEGRATION SOUS REGIONALE
Etudions ensemble ces quelques éléments suivants :
     Depuis des générations, l’homme africain est confronté à une véritable crise identitaire dû à une acculturation très avancée de la société africaine de manière générale. Or nous savons que la culture, les traditions et les coutumes d’un peuple sont la marque indéniable de son identité. Perdre cette marque, c’est incontestablement cesser d’exister comme un être humain puis devenir un animal dompté. Aujourd’hui l’africain a un souci d’identité culturelle. Et ce grand souci lui crée des conflits internes et une auto rébellion, une auto destruction mentale. Il faut noter que les périodes allant de l’esclavage en passant par la colonisation et les différents modes de ségrégation raciales lui  ont laissé des séquelles indescriptibles. Notamment, sur  son esprit, sur son intellect, son mental et sur son être.
     En effet, le contact de l’Afrique avec les Arabes et les Occidentaux a transformé, déformé  désorganisé et détruit totalement la culture africaine autrefois authentique  et originale, en favorisant l’implantation d’une culture pacotilles plus ou moins insaisissables. Cette situation engendrée par ce contact des cultures a provoqué des mutations, des transformations par abandon de soi et  des emprunts chez les autres. Elle a aussi provoqué le déracinement de l’homme et la déstabilisation des structures sociales. L’instabilité spirituelle et mentale soutenue par de puissantes campagnes médiatiques. Et nous assistons presqu’impuissant à un véritable génocide culturel. Les valeurs africaines sont noyées par les nouvelles importées.
     Face à cette dégradation de ses propres valeurs traditionnelles et à la forte présence des cultures occidentales, orientales et asiatiques, l'homme africain se perd et est plongé dans le doute. Il n’a plus d’originalité, il perd son âme, ses origines et tous ses repères. Il est désormais, très aliénée et convaincue que ses traditions et ses coutumes sont dépassées et sans valeurs. Pour cet homme, seules les valeurs occidentales sont meilleures et peuvent servir et contribuer au bien-être. Il a donc tendance à copier aveuglement l'Europe supposée être développée. Et cela dans tous les domaines, même ceux qui  choquent la morale et le bon sens.
     Plusieurs comportements mettent à la lumière cette domination étrangère, notamment :
I.3.1    LES LANGUES MATERNELLES
     Concernant la langue maternelle, il est important de savoir que la langue est l’élément fondamental de la culture. Elle est inéluctablement la manifestation la plus authentique de la culture d'un peuple, d’un homme. C’est à travers sa langue qu'un homme se définit, s'identifie. Les organisations comme la Francophonie, le Commonwealth, la lusophonie ont coupé l’africain de ses réalités linguistiques en favorisant l’avènement des africains Français, Italien, Portugais et Anglais. Alors l’abandon de la langue maternelle s’avère très inquiétant, car la disparition de la langue  signifie la perte de sa culture, la perte de son identité, de sa sagesse, de son intelligence, de son être même. Il faut souligner qu’on appelle langue maternelle, la première langue que l’on apprend chez lui à la maison. Ce qui veut dire que nous imposons des langues étrangères à nos enfants comme leur langue maternelle.


I.3.2    L’ECOLE
     Quant à l’école,  il faut reconnaître que les systèmes scolaires des pays africains sont de véritables sources d’aliénation des peuples. Car aller à l’école, c’est finir par ne plus se connaître et avoir de la haine pour soi. L’école dans son état actuelle contribue à détruire et écraser les traditions et les coutumes. Elle a créé des frustrations, des acculturés, des aliénés et des dépersonnalisés. Elle prédispose l’Africain à ingurgiter le patrimoine culturel des autres. L'éducation par les langues étrangères, à savoir le français, l'anglais, l'allemand ou l'espagnol imposée aux enfants africains dans les écoles, est un risque pour l'avenir de la culture africaine, pour l’identité culturelle. Car pour l'enfant, apprendre sa langue maternelle, c’est s’identifier à sa culture. Donc apprendre le français ou l’anglais, c’est s’identifier à la culture française ou anglaise. Ainsi, nous pensons que la nécessaire réforme des systèmes d’éducation de nos Nations doit mettre un accent particulier sur la culture basée sur une meilleure prise en compte des réalités locales et traditionnelles. Surtout mettre en relief les valeurs du continent Africain à travers ses richesses culturelles et renouer une nouvelle mode de relation entre les Africains eux-mêmes.
I.3.3    LA RELIGION
     Le choix des noms et prénoms et les croyances traditionnelles. Notons qu’avec l’avènement des religions dites révélées et la culture occidentale, de moins en moins d’Africains  portent leurs véritables noms ou prénoms originaux. Les Africains musulmans portent tous des noms et prénoms arabes, les chrétiens aussi portent tous des noms et prénoms occidentaux. Or comme la langue, le nom est une marque spéciale de l’identité d’un homme. Ne plus porter son nom, c’est refuser son identité, c’est ignorer son existence, c’est accepter de mourir.
     Par ailleurs les guides religieux africains devraient faire des recherches sur l’apport de nos ancêtres sur le rayonnement de ces religions. Ils contribueront à décomplexer leurs fidèles. Cela aidera pleinement à juguler les guerres religieuses dans nos sociétés. Sinon la cohésion sociale est constamment perturbée par de certains croyants aliénés et acculturés. Des Africains sinistres œuvrant sous le manteau de l’islam ou du christianisme endeuillent des familles. Des atrocités commises çà et là. L’AQMI et d’autres organisations terroristes sévissent au Mali, au Burkina Faso  et au Niger. La Côte d’Ivoire été touché. Le groupe Boko Haram enlève et assassine des innocents au Nigéria. Notre sous-région est à sang et à feu.
     Pourtant, si nous étudions notre histoire et nos valeurs culturelles, nous découvrons que dans l’empire du Ghana, l’empereur Kaya Mangha Cissé était animiste, mais la majorité de son peuple était musulman. Sa capitale Koumbi Saleh était une ville musulmane. Pourtant il n’y a jamais eu de conflits  religieux. Les différents peuples étaient bien intégrés. Grâce aux coutumes les peuples étaient dotés d’une grande sagesse, d’une certaine hauteur d’esprit. Ils avaient le sens de la responsabilité, du respect de la vie humaine et le sens du sacrifice de soi.
Un fait est bien à souligner, la majorité des extrémistes africains sont ceux qui sont coupés de toutes leurs valeurs culturelles et se croient plus proches des Arabes pour les musulmans, des Occidentaux pour les chrétiens.
I.3.4    L’ART ET LES MEDIAS
          L’art et les medias n’ont pas été épargnés. Tout comme la religion et la langue, l'art occupe une place très importante dans la vie culturelle d'un peuple, d’un homme. Car il met en relief la vie du peuple, sa manière d'être, son quotidien, sa vision interne et externe. Le contact avec l'extérieur a dépouillé l'art africain traditionnel  en général de sa valeur, de son prestige et de ses fonctions (la littérature, le théâtre, la peinture, la sculpture, la couture, la gastronomie, la beauté...). Aujourd’hui quand nous regardons les clips vidéos de la majorité des artistes chanteurs africains, nous nous rendons tout suite compte du degré de dégradation de nos us et coutumes. Rien que du sexe. C’est pareil pour des films où des acteurs s’embrassent dans des scènes érotiques.
     Les chaines de  télévisions nationales africaines, en longueur de journée, ne présentent que des programmes truffés de films brésiliens, américains, asiatiques et européens mettant en relief la culture occidentale au détriment des cultures nationales. Aucune promotion véritable des valeurs culturelles africaines. Alors que des chaînes étrangères présentent l’Afrique comme un continent sauvage et inhumain, en ne proposant que des images de guerres fratricides, de misères sociales, de maladies, de famines. Nos chaines sensées promouvoir nos valeurs, nos beautés et nos richesses ont purement et simplement opté pour l’autocensure.  Tout ceci démontre l’incarnation du mépris de soi, de l’abandon, de ses origines traditionnelles et coutumières.
     C’est le recul des grandes valeurs constitutionnelles africaines, notamment  la solidarité et  l’hospitalité. De nos jours l’homme africain est méconnaissable, car saoulé par l’abandon de soi et surtout par son engouement aveugle pour  les cultures et modes de vie importés. Et  il est indéniable que le développement d’un peuple dépend nécessairement de sa stabilité sociale, spirituelle, morale et de la confiance en soi. Il ne peut aimer son frère, son prochain, son semblable.
     Ce mépris de soi est dû aussi à l’impact des symboles et expressions sur l’esprit des Africains. En effet, quand nous ouvrons le dictionnaire Larousse en nous intéressant à la définition des mots blanc et noir, nous constatons ceci: Le blanc reflète la virginité, la paix, la vie, le mariage, la sainteté, la pureté, la chasteté, les anges, etc, le blanc est l’expression du bonheur, tandis que le noir reflète le néant, l’erreur, la tristesse, la malchance, le pessimisme, les ténèbres, le diable, le deuil, le mal, l’ignorance, etc. et c’est aussi l’expression du malheur. Nous pouvons continuer ainsi, la boîte noire, la bête noire, la marée noire. Tout ceci pour déstabiliser l’Africain,  l’affaiblir et l’amener à se haïr. L’africain est un être colonisé, un être aliéné, dominé, écrasé qui vit une dépossession de soi.
II.           QU’EST-CE QUE L’INTEGRATION ?
     Étymologie : du latin integrare, renouveler, rendre entier.
L'intégration désigne le fait d'entrer dans un tout, dans un groupe, dans un pays, etc.
En sociologie, l'intégration est le processus ethnologique qui permet à une personne ou à un groupe de personnes de se rapprocher et de devenir membre d'un autre groupe plus vaste par l'adoption de ses valeurs et des normes de son système social. L'intégration nécessite deux conditions :
  • une volonté et une démarche individuelles de s'insérer et de s'adapter, c'est-à-dire l'intégrabilité de la personne,
  • la capacité intégratrice de la société par le respect des différences et des particularités de l'individu.
     Définition proposée par le Haut Comité à l'Intégration, qui traite notamment des questions de l'immigration et de la présence de populations étrangères sur le territoire national :"L'intégration consiste à susciter la participation active à la société tout entière de l'ensemble des femmes et des hommes appelés à vivre durablement sur notre sol en acceptant sans arrière-pensée que subsistent des spécificités notamment culturelles, mais en mettant l'accent sur les ressemblances et les convergences dans l'égalité des droits et des devoirs, afin d'assurer la cohésion de notre tissu social."
(L'intégration à la française, Rapport du Haut Comité à l'Intégration, 1993).
L'intégration se distingue de l'assimilation qui tend à faire disparaître toute spécificité culturelle.
    II.1   L’ETAT DES LIEUX DE LA DEGRADATION DE L’INTEGRATION DES PEUPLES
     L’état de dégradation de l’intégration en Afrique en général et dans notre sous-région en particulier en la conséquence de plusieurs calculs politiciens pour majoritairement des intérêts occidentaux.
-       Plusieurs Présidents africains se sont rendu en France pour dire « yako » au peuple français après les attaques de Charlie Hebdo. Pendant ce temps Boko Haram sévit tout près au Nigéria. Aucun Chef d’Etat ne s’est prononcé sur ces massacres. En Côte d’Ivoire les Députés ont marché jusqu’à l’Ambassade de France en passant devant celle du Nigéria.
-       En Lybie, le Nigéria et le Gabon ont livrés le guide Mouammar Kadhafi aux impérialistes. l’Union Africaine par son silence a été complice de cet assassinat.
-       Le Capitaine Thomas Sankara a été assassiné par des complicités sous régionales.
-       D’une manière ou d’une autre, en 2002, les rebelles ivoiriens s’étaient tous au Burkina Faso, alors le Burkina Faso a été la basse-arrière de la rébellion ivoirienne
-       En Côte d’Ivoire, l’actuel président de la République en 1990 a instauré la carte de séjour lorsqu’il était premier ministre. Alors depuis cette époque jusqu’à récemment les burkinabé, les maliens, les guinéens, les nigériens, les nigérians étaient pourchassé en Côte d’Ivoire.
-       Au Mali les Touareg ne se sentent pas intégré dans l’Etat malien
-       Au Sénégal, les indépendantiste de Casamance
     L’état de dégradation de l’intégration en Afrique en général et dans notre sous-région en particulier est la conséquence de plusieurs calculs politiciens pour majoritairement des intérêts occidentaux. Malheureusement, ces réalités historiques et ces faits hautement important ne sont pas favorables à l’intégration de nos peuples.
   II.2    RESPONSABILITES
     Nos leaders politiques sont entièrement responsables. Ce sont eux qui mettent en place toutes les politiques de gestions de nos Etats. Aucune théorie de développement propre à nos peuples n’est envisagée jusque-là. Tout est copie. Le mode occidental est promu au détriment des valeurs nationales. Nos héros et héroïnes, nos grands penseurs, nos organisations sociale, politiques et culturelles sont laissées pour compte. Nos traditions et coutumes sont vilipendées par ces dirigeants. Les effets vestimentaires, veste, cravate, chaussures. Leurs régimes alimentaires (hamburger, caviar, chawarma, pizza) , Les musiques qu’ils écoutent et les films qu’ils regardent, leurs voyages de loisirs et de vacances, les écoles où fréquentent leurs enfants, le train de vie de leurs épouses, toute leur vie est calquée sur la vie occidentale. Ils préfèrent se faire consulter par un infirmier Occidental que par un docteur Africain, donc ils se soignent en Europe. Pour eux, un Européen menteur ne dit que la vérité, et un Africain véridique ne sait que mentir.
     Comme eux, bon nombre de nos concitoyens sont convaincus que l’élégance, la galanterie, la classe, la beauté, la belle allure, le savoir-vivre, le bien-être, la bourgeoisie sont incarnés par le style de vie européenne ou américaine.
Pour eux, jouir d’une certaine honorabilité et notoriété, gagner le respect et la considération des autres, pour se faire distinguer, il faut nécessairement vivre comme un Européen. Pour eux, gagner de l’argent et le prestige c’est devenir Occidental. Certains vont jusqu’à interdire à leurs enfants de parler leur ethnie, car pour eux, la maîtrise du français ou de l’anglais ou de l’espagnol démontrent qu’ils sont issues de bonnes familles, de familles civilisées. Leurs attitudes dégoûtantes et insensées influencent négativement leur choix politique.
   II.3    CONSEQUENCES SOCIALES/ CULTURELLES/POLITIQUES
     Au plan social. Les conséquences sont nombreuses. Elles sont politiques, économiques, scientifiques, culturelle et sociales. Elles créent des situations désastreuses et dramatiques partout sur le continent. Notamment : La crise identitaire qui frappe certains de nos frères et sœurs. Presque la majorité des femmes africaines optent pour les produits cosmétiques de dépigmentation, les mèches et cheveux humains, poupée blanche comme jouet à nos enfants etc. des hommes aussi focalisent le choix de leurs campagnes sur ce genre de femme citée plus haut.  Cette haine pour soi causée par tous ceux précèdent ne favorise par l’amour pour soi du noir. L’africain ne peut s’aimer et ne peut aimer son frère noir. Cependant, il aime tous ceux qui ne sont pas noirs. Alors, il est convaincu que son prochain ne peut être que l’autre qui n’est pas noir comme lui. C'est-à-dire le blanc. En vérité, l’africain croit et pense que son prochain est le blanc, d’où aimer son prochain pour lui, c’est aimer le blanc. La jeunesse de la sous-région ne doit pas se renier ni renoncer à son identité, elle doit plutôt se démarque de cette mentalité. Apprendre à s’aimer et aimer son prochain c'est-à-dire aimer son frère jeune africain comme lui-même. C’est donc en réussissant cela qu’elle pourra être solidaire entre elle.
Au plan politique, vu toutes ces violences, toutes ces haines, ces pertes en vies humaines, ces destructions massives de bien publics et privés dû à des crises politiques. vu tous ces exodes de populations à la recherche de terre d’asile, vu tous ces morts de jeunes Africains immigrants  dans l’océan, tous ce manque de solidarité, de fraternité et d’amour, tous ces retards accumulés par le continent africain, l’homme conscient est à mesure de réaliser l’échec de nos politiques économique et sociales.
 Tous ces différents manquements démontrent l’état désastreux de la dégradation de nos valeurs culturelles dans nos pays. Alors, si nous voulons rester en vie, sauver notre race, notre peuple ; si nous voulons vivre en harmonie, dans la solidarité et la fraternité ; si nous voulons aller au développement en éradiquant les maladies, la famine, les guerres fratricides et raciales et les insurrections ; si nous voulons améliorer nos conditions de vie, conquérir notre dignité et garder notre intégrité physique, morale et spirituelle ; si nous voulons aller à l’intégration sous régionale, alors les choses doivent impérativement changer. C’est dans cette optique que nous proposons un retour qualitatif à nos valeurs traditionnelles, notamment le respect de la vie humaine, la justice, la solidarité, la fraternité, l’union, la patience, le culte du travail, l’humanisme et la tolérance. Sans ces valeurs il n’y a pas d’intégration.

III.         QUELQUES  VALEURS CULTURELLES AFRICAINES, SOURCE D’INTEGRATION SOUS REGIONALE
     Les basses de l’intégration sont déjà saisissables car nos cultures nous les offrent gratuitement. Nous allons citer que quelques-unes parmi des centaines. Notamment : le respect d’autrui dans sa particularité, la solidarité, l’hospitalité, le travail et le bénévolat, etc.
III.1   LA SOLIDARITE ET L’HOSPITALITE (SOUS REGIONALE)    
     La solidarité et l’hospitalité dans nos traditions sont la marque du partage, de l’amour, de la fraternité et d’intégration. Etre solidaire, c’est accepter des autres et leur donner aussi. Alors, la solidarité africaine s’exprime par les moyens suivants : se saluer et s’adresser la parole, se présenter les vœux et les condoléances, se rendre visite, s’entre-aider financièrement et matériellement, s’offrir  l’hospitalité, s’assister lors de tous les événements sociaux (bonheur et malheur), etc….Mais, cette solidarité africaine est tellement bien structurée qu’elle n’encourage pas les abus. Elle fait plutôt la promotion du travail et surtout combat la paresse. A titre d’illustration, dans nos traditions, quand une famille reçoit un étranger. Cet étranger est nourri, logé et blanchi pendant les deux premiers jours. Le matin du troisième jour, le chef de famille hôte lui remet un outil (daba ou machette…) et tout le monde se rend au champ. L’étranger se rend ainsi utile et partage désormais les tâches de la famille. Il devient productif, rentable et aussi créateur d’économie. Par conséquent, la solidarité dans le sens réel est une belle forme de partenariat gagnant-gagnant. Ce partenariat est même symbolisé par un célèbre proverbe, notamment : « ce sont deux mains qui se lavent et deviennent ensemble propres. ».
En effet, la solidarité met en relief l’effort, la joie et le gain partagés. Elle est surtout l’expression de l’intégration. Elle ne justifie en aucun cas donc, des attitudes de mendicité de certaines personnes. Ne confondons pas solidarité et paresse, solidarité et fainéantise, solidarité et parasitisme.
III.2      LE RESPECT DE LA VIE HUMAINE ET LES DROITS DES
     Ici le génie de l’Empereur du Mandé, Soundjata Keita nous intéresse. En effet, Après la guerre contre Soumahoro, le mandingue était détruit et presque totalement déchiré. Les peuples étaient désunis, la haine et la vengeance régnaient de toute part. La peur, la méfiance, le désespoir et le pessimisme étaient le quotidien d’une grande partie du Mandé. L’instabilité politique, économique et sociale était patente. C’était donc dans cette atmosphère de frayeur que Soundjata Keita en grand législateur, convoqua l'assemblée du kouroukan fouga (modèle Assemblée Nationale) au cours de laquelle des lois ont été voté pour la stabilité, l’intégration et la paix dans son empire. Cet ensemble de loi issu de cette assemblée fut la première constitution au monde. Cette constitution garantissait les droits de l'homme. Cette charte est une preuve tangible du niveau de civilisation de nos ancêtres, sous un empereur  ayant un esprit noble et pétri d’une sagesse hors du commun.
     Ce qui est intéressant dans cette charte sont ces sept  grandes paroles profondes, source de la véritable intégration de tous les Mandeka et tous les peuples voisins même lointains. Ces sept paroles sont : Toute vie est une vie. Le tort demande réparation. L’entraide est un impératif pour chacun. Chacun doit veiller sur la patrie. Mettre fin aux atrocités de la guerre. Chacun est libre de dire. Chacun est libre de voir, d’agir et de faire. ». Pour cette charte, une vie n’est pas plus ancienne ni plus respectable qu’une autre vie, de même aucune vie n’est supérieure à une autre vie. Personne n’a le droit de s’en prendre à son voisin, que nul ne cause du tort à son prochain, que nul ne martyrise son semblable. La faim n’est pas une bonne chose, l’esclavage n’est pas non plus une bonne chose. La guerre ne détruira plus jamais de village pour y prélever des esclaves. On trouve donc dans cette charte le respect de la vie humaine, la liberté individuelle, la justice et l'équité, la solidarité, l’amour pour la patrie, la promotion du travail.
     En effet, la Charte de KouroukanFouga continue de régir de nos jours tous les peuples ayant appartenu au grand manding du moins pour ce qui est de l’organisation de la société, la gestion des conflits, la division du travail, l’hospitalité, la coexistence pacifique et la tolérance.
III.3   LE BENEVOLAT TRADITIONNEL
     Il n’y a point de développement durable sans bénévolat. Cette valeur humaine est une réalité culturelle en Afrique. Par exemple, dans nos villages, celui qui plante un arbre s’immortalise positivement et rentre de manière sympathique dans l’histoire.  Cet arbre par reconnaissance risque de porter son nom. Chaque fois que les villageois se retrouveront sous l’ombre et mangeront les fruits produits par cet arbre, l’homme ou la femme qui l’a planté, qu’il soit en vie au dans l’eau delà, reçoit des bénédictions. Chaque merci lui sera bénéfique.
C’est un bénévolat, une œuvre d’intérêt social. C’est une des marques de solidarité et d’amour pour la communauté en se rendant utile pour toute l’humanité.
Cette valeur culturelle, sociale  et humaine peut être modernisée en tenant compte des nouvelles réalités socio-économiques. Que ceux qui ont les moyens, investissent juste une partie de leur fortune dans des actions et œuvres socio-économiques. Notamment :
-       Construction d’écoles et d’universités.
-       Construction de centres de santé et de maternité
-       Electrification de zones rurales.
-       Construction de pompe villageoise (eau potable)
-       Construction d’orphelinat. Restaurant de cœur.
-       Logements sociaux.Création d’entreprises
     Ces différentes réalisations pourraient créer les conditions d’une intégration nationale et sous régionale. Malheureusement, la majorité de des riches africains (politique, commerçants, cadres, religieux…) ne s’inscrivent dans cette philosophie culturelle et sociale africaine. Ils démontrent plutôt leur richesse par le biais de la recherche de leur bien-être personnel et familiale, cela dans l’achat de grosses voitures, de bijoux et d’habits occidentaux, dans la construction de domaines, de châteaux  tant dans leur pays qu’en occidentaux.
Après ces biens sont très souvent confisqués (cas en Europe)  pour des enquêtes de bien mal acquis. Comme les cas des présidents Mobutu (ex-Zaïre), l’Empereur Bokassa (Centrafrique), Sani Abacha (Nigéria), la famille Bongo (Gabon), Teodoro Nguema Obiang Mangue (vice-président équatoguinéen) et bien d’autres.
     En effet, certains riches africains sont comme des « zéros ». Leur présence dans la société est égale à zéro. Leur absence est aussi égale à zéro. Point d’actions et d’œuvres sociales à leur compte. Ils ne pensent qu’à eux, rien qu’eux seulement. Les exemples les plus récurrents sont vus au niveau des chefs d’Etat africains particulièrement et les hommes politiques en général. Qui pillent les ressources de leur pays. Pourtant, ils pouvaient juste s’inspirer du génie et du sens de partage de nos ancêtres.
     En agissant ainsi, les Africains pourraient engendrer leur propre développement économique, culturel et social. Leur argent permettrait de créer des entreprises et diminuer considérablement le chômage. Leur argent permettrait de construire des hôpitaux afin de garder en bonne santé le capital humain. Leur argent pourrait construire des écoles et universités afin de éduquer et de former les jeunes. Les banque africaine pourraient avoir assez de réserve d’argent et pourrait travailler à faciliter l’obtention de crédits par les citoyens, les entreprises locales et nationales, par les entrepreneurs nationaux...En sommes, leur argent pourrait rester en Afrique et contribuer à créer l’économie : favorable à l’intégration sous régionale. Pour le développement de l’Afrique et créer l’intégration, un retour qualitatif à nos valeurs traditionnelles sera capital et salutaire.

V.    DIVERSITE CULTURELLE AFRICAINE, QUELLE POLITIQUE POUR UNE INTEGRATION SOUS REGIONNALE ? :
     Il faut noter que dans notre sous-région des modèles d’intégrations ont déjà fait leurs preuves. Au plan historique nous pouvons s’inspirer de l’exemple de l’intégration mandingue. Aujourd’hui, nous la CEDEAO, une organisation qui travaille pour une intégration économique et politique. 
*      CAS DE L’INTEGRATION MANDINGUE, UN MODELE HISTORIQUE DANS LA SOUS REGION.
     Culture et commerce sont les deux grands composants de la civilisation mandingue. Ils ont constitué les éléments moteurs de l’intégration que vécut le monde mandingue. L’Empire du Ghana et l’Empire du Mali renfermaient dans leurs seins des royaumes, des provinces autonomes. Les souverains ont eu pour principes de respecter les us et coutumes des pays conquis, lorsque des familles régnantes ont été destituées, à leur place on a mis d’autres familles autochtones. Au sein du Mali, les provinces et royaumes non malinké ont gardé leur personnalité mandingue ; la justice était rendue selon la coutume locale.

     Dans l’espace politique défini par les conquêtes la langue mandingue a joué le rôle de langue véhiculaire ; elle a joué dans l’Empire du Mali peuplé de plusieurs dizaines d’ethnies aux langues différentes, le même rôle que l’anglais de nos jours dans le monde moderne. Les Empereurs et les gouverneurs maliens n’ont jamais imposé la langue malinké pas plus qu’ils n’ont imposé tel ou tel trait de leur culture. Respectueux des coutumes et des traditions le pouvoir a laissé libre jeu au contact de civilisation ; ainsi dans certains cas les mandingues ont assimilé les autochtones, dans d’autres cas ils se sont laissé assimiler
     Comme on sait, un NDIAYE venant en Casamance peut s’assimiler aux DIATTA ; au Mandingue il s’assimile aux Condé et peut prendre ce patronyme. De même un TRAORE du Mandingue peut au Sénégal prendre le nom de DIOP et s’assimiler à ce clan. DIALLO et BAH, en Guinée s’assimilent respectivement aux CAMARA et aux SYLLA. N’est-ce pas là une forme d’intégration des ethnies ?
Ces réalités socio-culturelles ont fondé un état d’esprit fait de tolérance. Ajoutez à cela la parenté à plaisanterie ou Sanakouya mandingue ; dès lors on comprend le caractère intégrationniste de la culture, car les deux traits que voilà sont partagés par les Mandingues et autres ethnies de la savane.
Notre histoire présente doit s’inscrire dans l’esprit du passé : l’aspiration profonde des populations est à l’intégration qui est inscrite dans les traditions culturelles même de la sous-région. (Source Tamsir Niane)

IV.1   QUELLE POLITIQUE D’INTEGRATION SOUS REGIONALE ?
     L’Afrique noire se trouve à un moment décisif de son évolution. Ainsi après avoir longtemps gémi sous le joug colonial, nos pays africains ont su trouver les voies et moyens de mettre un terme à la domination étrangère. Cependant après plus de six décennies d’indépendance, il apparaît aujourd’hui à tous que les options opérées n’étaient pas les meilleures, l’échec est là ; la preuve est faite que les micro-états nés de l’indépendance ne sont pas viables. Il apparaît à tous que la solution à la présente crise se trouve dans l’intégration, la création de vastes ensembles. Pour donc déclencher cette intégration malgré notre diversité culturelle, il faut certains éléments qui sont :
IV.1.1      AU NIVEAU POLITIQUE

*      NATIONALISME FORT ET INTELLIGENT
     Il faut absolument décomplexer les africains en leur enseignant leur propre histoire avec les exploits et les douleurs. Nous sommes convaincus qu’un peuple aliéné et acculturé ne peut aller à l’intégration ni au développement. Si nous nous  débarrassons de nos complexes, nous réaliserons avec bonheur que notre sous-région est en réalité une nation.  C’est-à-dire une communauté humaine ayant conscience qu’elle pourrait être unie par une identité historique, culturelle, linguistique, géographique. En plus de ces réalités historiques et socio culturelles, nous devons créer des systèmes de valeur, de normes, nous permettant de nous reconnaitre dans une appartenance nationale.
Effectivement, la diversité culturelle pourrait fortement nuire à l'intégration sous régionale. Mais nous si réussissons à faire une fusion de nos visions et intérêts afin d'aller dans la même direction malgré nos différences. Nous pourrions accroître le niveau de nationalisme dans nos différents pays. Ensuite lancer les bases d’un nationalisme sous régionale. Nous pensons qu’un nationalisme inspiré de nos valeurs culturelles s'impose à nous. Nous ne devons pas avoir peur du mot nationalisme.
Au contraire nous devons créer une très bonne politique nationaliste comme W E B Dubois avait proposé son temps. Alors pour aller à notre intégration sous régionale nous devrions développer un nationalisme sous régional  fort.
*      STABILITE POLITIQUE : LA BONNE GOUVERNANCE
          La bonne gouvernance est une affaire culturelle, donc avoir une diversité culturelle offre l’opportunité de choisir la meilleure formule pour le bonheur des peuples. Car elle pourrait contribuer à garantir la stabilité politique. En effet, la stabilité politique émane de la bonne gouvernance, elle-même fille de la vraie démocratie. Selon les occidentaux, les premières expériences d’un régime politique démocratique ont lieu pendant l’Antiquité, dans la cité grecque d’Athènes. Le terme « démocratie » vient d’ailleurs du grec ancien « dêmos », qui signifie « peuple », et « kratos », qui réfère au pouvoir : la démocratie est donc, littéralement, le « pouvoir du peuple ». La démocratie est un régime politique où le peuple détient le pouvoir de façon collective, c'est à dire que tous les citoyens ont le pouvoir. On dit alors que le peuple est souverain.  C'est le « gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple », comme l'ont dit Périclès et Abraham Lincoln. Dans une démocratie, le peuple élit ses représentants et chaque citoyen peut donner son avis en votant. Le gouvernement ainsi constitué a pour mission d’œuvrer au bien-être de tous, il doit ensuite agir dans l'intérêt général. Il faut souligner qu’il n'existe pas de critère reconnu par le monde pour définir la démocratie.
La démocratie aux USA est différente de la démocratie en Angleterre et aussi différente en France et ailleurs. Alors il est intéressant de savoir, laquelle des démocraties est compatible avec nos valeurs culturelles.  Cependant, on peut considérer qu'elle doit respecter plusieurs principes. Notamment :
-       la liberté des individus ; le respect de la liberté ; la règle de la majorité ;
-       l'existence d'une "constitution" l'existence de lois établies par le peuple et respectées par le gouvernement... l'égalité devant la loi,
-       la séparation des pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire)) ;
-       la consultation régulière du peuple (élection et référendum) ;
-       la pluralité des partis politiques ; l'indépendance de la justice.
     Tous ces éléments cités engendrent le fondement de la bonne gouvernance.
La démocratie est la manifestation de la bonne gouvernance. La bonne gouvernance, c’est d’abord, cultiver et promouvoir la sincérité des rapports entre le pouvoir et le peuple. Nous pensons que le premier indice se situe au niveau de la communication. Un bon pouvoir établit toujours une politique de communication sincère et crédible avec son peuple. Il travaille à ce que les médias publics diffusent des informations vraies et crédibles en vue de bien informer le peuple sur la vie culturelle, socio-économique et politique de la nation.
     La bonne gouvernance, c’est la lutte contre la corruption, la lutte sans état d’âme contre la gabegie et les détournements des deniers publics. C’est créé une fonction publique compétente débarrassée du népotisme, de la médiocrité et de la paresse. C’est la mise en place d’une bonne politique culturelle et agricole, une bonne politique scolaire et universitaire, de formation et de santé, une bonne diplomatie et de coopération internationale. C’est la mise en place et le respect des institutions intègres, fortes, impartiales. C’est mettre tous les citoyens sur le même pied d’égalité et donner la chance à tout le monde. En somme, la bonne gouvernance est la politique qui met au centre de son programme rien que le bien-être moral, spirituel, financier, et matériel du peuple.  Evidemment, il n’y a point de stabilité sans la démocratie, sans la bonne gouvernance. C’est-à-dire sans loi, sans tradition, sans coutume. La démocratie est culturelle. Elle a bien longtemps existé en Afrique avant le contact avec les étrangers.
     Aujourd’hui, la situation générale en Afrique n’est pas favorable aux politiques d’intégration. C’est pour quoi, les dirigeants africains ont une seule option pour réussir à créer les conditions d’épanouissement de leur peuple. Il faut qu’ils aient le courage politique, culturel et historique de faire la rupture. Si nous prenons la culture dans toute sa beauté et toute sa dimension, elle demeure le pilier essentiel d’une stabilité politique. Alors, si notre sous-région veut connaître de manière durable  la stabilité politique, sociale et la paix, puis aller à l’intégration,  il nous faut absolument retourner à nos valeurs traditionnelles et coutumières. Ce sera la seule garantie réelle de la cohésion sociale et de l’intégration sous régionale.
IV.1.2    AU NIVEAU ECONOMIQUE
Il faut développer des intelligences économiques nationales et sous régionales.
Il faudra donc s’imposer la consommation des produits de la sous-région en créant des échanges internes. Il faut un courage politique nous permettant de se défaire de l’aide extérieure qui appauvrit davantage, de sortir de certaines organisations ou accords (ACP-UE), créer nos propres organisations et mener des actions suivantes :
-       Créer des normes sous régionales. Quitter le FCFA et battre la monnaie sous régionale. Redynamiser le commerce sous régional
-       Lutter contre la corruption (créer par l’égoïsme et le matérialisme au détriment de la solidarité africaine).
-       Lutter contre la grande criminalité, le terrorisme et les conflits d’intérêt
-       Valoriser les produits locaux et nationaux tout en boycottant les produits étrangers.
-       Développer l’agriculture, l’énergie solaire et dompter l’Autosuffisance alimentaire
-       Développer l’industrie et la transformation locale des matières premières.
-       Créer de nouveaux matériaux de construction et des grands travaux
-       Construire des infrastructures routières modernes en les pays de la sous-région
-       Revoir les politiques douanières pour une intégration de recettes
-       Interdire l’importation des objets de seconde main de l’Occident
     Les théories, les experts et l’élite doivent être majoritairement et prioritairement issu de la sous-région. La sous-région doit nécessairement créer une politique de santé meilleure. Il pas de développement sans une bonne politique de santé. Nous avons besoin des hommes et des femmes valides. En outre, les peuples de la sous-région doivent passer leurs vacances dans les pays de la sous régions. Il y a tout dans notre sous-région pour notre épanouissement et pour notre bien-être. Chaque pays est ses potentialités économiques et naturelles. Pour les  besoins d’aides financières, nous devons sans complexe pratiquer le troc (une ancienne politique économique africaine). Ainsi, nous pouvons échanger avec le Nigéria du pétrole contre du chocolat (Côte d’Ivoire), avec le Mali du bétail contre l’électricité, avec le Burkina Faso le bétail contre notre expertise en Travaux Publics, avec l’Afrique du Sud des véhicules contre du café, avec le Maroc leur expertise en technologie contre des marchés locaux, avec le Sénégal l’arachide contre l’igname, etc… Avec cette politique, nous pouvons réaliser les avantages des relations Sud-Sud, nécessaire, voire impératif pour l’intégration sous régionale.
     Cette politique n’est pas une utopie. Elle est réalisable, car l’Empereur Soundjata Keita l’a réussi en 1236. En effet, dans le souci de relancer l’économie et l’intégration des peuples de son Empire, Soundjata créa une monnaie (les cauris et souvent des barres de sel et de cuivre servaient de monnaie) et rendit son empire grand, prospère, riche et bien organisé. Son armée était bien organisée et disciplinée, les impôts étaient payés régulièrement, les taxes douanières aussi payés. L’économie reposait sur l’agriculture, l’élevage, la pêche et le commerce. Le Mali qui englobait les anciennes régions du Ghana échangeait avec le Maghreb et les pays côtiers au Sud du Sahara. Walata, Tombouctou, Djenné étaient devenus les principaux centres commerciaux de la région. Tellement riche, le Mali exportait de l’or, du poisson, des étoffes, des produits artisanaux. C'est également à partir de Soundjata que commence la grande activité commerciale des Dioula qui, désormais, traitèrent directement avec les Maghrébins et les Arabes. Les Dioula existent encore aujourd’hui, ils sont partout dans notre sous-région avec une culture de commerce très poussée.
IV.1.3 AU NIVEAU CULTUREL

*      LE POLITICO-CULTUREL
     Au plan politique, il nous faut impérativement une stabilité politique et sociale dans nos pays et dans notre sous-région. Pour cela, il faut commencer à décomplexer nos institutions en les dépouillant de toute influence étrangère et coloniale. Elles doivent nécessairement incarner nos valeurs culturelles et historiques.
     C’est dans cette optique que nous allons nous inspirer du plan Soundjata, car depuis son époque et son règne, il travailla à trouver des solutions idoines à nos préoccupations actuelles. L’intégration sous régionale, aujourd’hui notre sujet de débat a été maitrisé à son temps par le jeune Empereur venu au pouvoir à 18 ans.
L’Empire du Mandé qu’il a gouverné était constitué des pays suivants : Le Mali, le Niger, la Mauritanie, la Guinée Conakry, la Guinée Bissau, le Sénégal, la Gambie, la Sierra Leone, le Libéria, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso.
Il est indéniable que, Soundjata le premier Chef d’Etat des premiers Etats Unis d’Afrique. Premier Panafricaniste a su dompté une politique d’intégration sous régionale qui pourrait nous guider dans nos recherches. C’est pour quoi son plan nous intéresse tant. Nous y reviendrons au cours de notre exposé.
Par ailleurs, les politiques doivent œuvrer pour la restauration la dignité et l’honneur des peuples. Cela passe d’abord par la décolonisation totalement l’esprit même de certains pays, des noms hérités de la colonisation.
     Il faut absolument se débarrasser de ces appellations aliénant et trouver d’autres plus authentiques et  libératrices. Nos nationalités ou nos identités sont données par des étrangers selon leurs intérêts.  Par contre, nous sommes fiers du Capitaine Thomas Sankara qui opta pour le Burkina Faso au détriment de Haute Volta, de Nkrumah quand il décida de changer Gold Coast en Ghana, de Modibo Keita, grâce à qui, le Soudan français devint le Mali… Soyons nous-mêmes avant de songer à l’intégration.
     Ces changements de nom doivent être accompagnés d’institutions incarnées par nos valeurs traditionnelles et culturelles.  Les Présidences, les Assemblées Nationales, les conseils constitutionnels,  lois fondamentales, les constitutions, etc. Il va donc falloir une véritable révolution institutionnelle. En somme, ces nouvelles institutions démontreront notre liberté et notre indépendance. La copie aveugle des théories politiques coloniales, au détriment des valeurs traditionnelles et historiques est l’expression de la soumission. Il n’aura point d’intégration dans la soumission aux autres. L’ignorance, le manque de courage et de créativité ; le complexe d’infériorité  de nos premiers dirigeants et des contraintes étrangères a favorisé l’installation et la présence permanente de l’occident dans nos institutions. Il faut corriger parce que ces institutions ont démontré leurs insuffisances et leur incapacité à créer la cohésion sociale, la paix, le développement. Elles sont presque toutes inadaptées aux réalités et aux besoins des peuples. Il nous faut une rupture avec ces institutions, les dissoudre et procéder à la révolution.
      Enfin, la gestion du pouvoir politique doit revenir aux valeurs traditionnelles dont s’inspiraient les gouvernements au temps des rois, dans lesquelles les institutions étaient plus fortes que les hommes qui les incarnaient. En effet, le roi se soumettait aux coutumes qui étaient l’autorité suprême. Ainsi, le roi n’était pas roi, seul le peuple détenait la royauté. Ce n’était pas le roi qui avait la royauté, mais la royauté qui tenait le roi. Nous sommes donc convaincus que seules de nouvelles institutions reflétant nos réalités socio culturelles pourront garantir une stabilité politique et sociale.

*      STABILITE SOCIO CULTURELLE
     Pour gagner la lutte pour la stabilité socio culturelle dans nos pays, il est impératif que l’Occident quitte l’Afrique. En effet,  de la manière que l’Occident a quitté l’Amérique, il faut qu’il quitte l’Afrique de cette même manière. Oui luttant pour se débarrasser l’Europe, l’Amérique a pu inventer et créer ses propres théories de développement : théorie politique, théorie économique, théorie culturelle, théorie scientifique, théorie de communication, théories éducatives et institutionnelles, etc. Alors l’Afrique a besoin de cette même expérience. C’est pour cela qu’il est nécessaire que l’Europe quitte le continent, c'est-à-dire que leurs médias cessent cette campagne de dénigrement contre l’Afrique, que leur système scolaire et universitaire revienne à la vérité, qu’ils cessent d’introduire leurs idéologies dans notre système, cessent de faire des pressions et de faire chanter nos chefs d’Etat, qu’ils cessent de dénaturer nos institutions,  qu’ils cessent de vouloir nous imposer l’homosexualité. Qu’ils cessent de nous torturer avec leurs systèmes terminologies discriminatoires des peuples: Pays Pauvre Très Endetté, Tiers Monde, Pays Sous-développé, Pays en voie de Développement, etc. Que le système européen quitte l’Afrique ! Surtout il faut que l’élite politique des pays africains soit soudée et unie quelles que soient leurs divergences. Elle doit interpeller nos chefs d’Etats pour qu’ils soient forts. Car, l’Afrique a besoin de chefs d’Etat forts pour défendre ses intérêts.
     Sans la présence occidentale, sans le système de corruption, de démagogie, de gabegie, de démocratie occidentale, l’Empereur Soundjata a réussi avec son génie et en s’appuyant sur les valeurs humaines et socio culturelles du peuple Mandé a créé une belle théorie de prévention et de règlement des conflits. : Le Sinankuya(la politique ou la sagesse de supporter son ennemi). Cette théorie a ainsi été institutionnalisée en l’Article 7 de la charte du Mandé: Il est institué entre les mandenkas le Sinankuya (cousinage à plaisanterie) et le tanamanyöya  (forme de totémisme). En conséquence, aucun différent né entre  ces groupes ne doit dégénérer,  le respect de l’autre étant la règle. Entre beaux-frères et belles-sœurs, entre grands-parents et petits-enfants, tolérance et le chahut doivent être le principe.
     Grace à cette politique,  il régnait la paix et la stabilité partout dans l’empire. Pendant cette même époque certains pays occidentaux se faisaient encore la guerre, notamment la France, entre autre la guerre de cent ans. Pendant que  les paysans français se soulevaient contre les seigneurs. Les  paysans mandingues eux vivaient dans la paix, dans le calme et élevaient des bœufs, des moutons, des chèvres et cultivaient le riz, le fonio, les haricots et produisaient le beurre de karité.   Alors l’élite africaine doit travailler à désaliéner les institutions.
     D’ailleurs, être membre de l’organisation de la francophonie ou autre organisation linguistique pourrait être un grand danger. C’est accepter et valider la Conférence de Berlin de 1885 qui a vu la division et le partage du continent africain par l’Europe impérialiste : la véritable source de tous nos malheurs sociaux. Tous nos systèmes d’intégrations ont été détruits depuis lors. Se considérer comme francophone ou lusophone en tant qu’Africain, c’est volontairement s’abandonner, c’est se refuser, refuser son identité culturelle, refuser son histoire. La francophonie, la lusophonie ou l’anglophonie sont des barrières entre les peuples et entre nos cultures. Ce sont des sources de division, d’éloignement et de haine entre les peuples africains. Ce sont de véritables freins à l’intégration. Pourtant, nous sommes convaincus que seule l’union de toute l’Afrique engendrera le développement et la sécurité en Afrique. Nous sommes de tous petits pays. Il faut absolument que nous brisons ces frontières artificielles, s’unir et constituer une force réelle. Par ailleurs, nous ne pouvons pas consciemment promouvoir la culture française, la culture anglaise ou autre culture étrangère au détriment de nos propres cultures

*      DIVERTISSEMENTS CULTURELS ET SPORTIFS
Il sera tout d’abord judicieux de recenser tous les jeux et loisirs traditionnels et ensuite les promouvoir. Plusieurs manifestations et événements pourraient être organisés dans différents pays pour rapprocher les peuples. Nous pouvons notamment organiser les activités (culturelles et sportives) suivantes :
-       Activités intellectuelles (conférences-débats)- Activités touristiques ;
-       Festivals de musique et de chants traditionnels ; de théâtre et de conte
-       Expositions d’œuvres d’art - Championnat de sport traditionnel (lutte) ;
-       Championnat de jeu traditionnel. Course de masque…
-       Réalisation de film,
     Ici il est important de laisser de côté les sports et musique d’origines étrangères. L’occasion est donnée de la promotion de nos divertissements historiques et traditionnels. Les peuples tous décomplexés pourront se reconnaitre dans la variation de ces jeux, ces musiques et des ces sports.
IV.1.4    AU NIVEAU EDUCATION/FORMATION

*      SYSTEME SCOLAIRE ET UNIVERSITAIRE COMMUN
          L’éducation est culturelle, chaque peuple à une ou plusieurs système éducatif propre à lui. Partant de cette réalité, nous soutenons qu’une révolution du système scolaire et universitaire est nécessaire. Elle doit aboutir à la création d’un système scolaire commun dans la sous-région. Alors il faut que l’élite cultivé travaille sur ces systèmes pour les adapter à notre environnement, à nos traditions, à nos coutumes et à nos besoins. Quitter le système scolaire classique par exemple  pour le système de formation depuis le primaire (l’agropastoral et les techniques modernes, la science, les industries de transformation, menuiserie, mécanique, architecture), cette révolution aussi consiste à introduire nos langues dans ces systèmes, dans ces programmes. Créer des programmes régionaux et ruraux avec des calendriers spécifiques. Ajouter aux nouveaux systèmes nos contes et nos légendes. Car le conte africain est l’un des modes d'expression de la pensée africaine. Il sert également d’outil pédagogique pour la transmission des valeurs morales et sociales de la société traditionnelle. Il peut également exercer la fonction d’éducation et de formation susceptible d’enrichir la culture moderne à travers ses thèmes d’instruction ayant une portée universelle. Il est très important de faire sortir notre école de l’aliénation linguistique. Car la langue est le pilier de tout développement. Cette élite pourra créer deux systèmes scolaires : l’un adapté aux zones rurales tout en mettant au centre des programmes les réalités du monde rural (agriculture, l’élevage, la pêche, la médecine africaine, les mines, l’architecture, la mode, etc) et l’autre système, urbain, classique pour former les fonctionnaires de l’administration. Ce nouveau système pourrait développer des intelligences nationales, l’invention, la création, la science, la technologie et surtout de l’entreprenariat.
     Par ailleurs, il faut une école qui donne la bonne information tout en restaurant la vérité historique, culturelle et scientifique dans nos esprits et mentalités. Il faut amener les étudiants à se défaire de ces chaînes, à prendre conscience que nul n’a le monopole de l’intelligence.  Nous avons les moyens physiques, moraux, intellectuels et spirituels. Alors, en nous appuyant sur nos valeurs culturelles, nous réussirons  œuvrer au rayonnement économique, politique, social et culturel de notre sous-région. Mais avant, faisons un retour psychologique et spirituel sur le continent est un impératif. Bannissons la haine de la race en nous, chassons le mépris et la peur de nos coutumes et traditions en nous. Mettons-nous au travail, cherchons, inventons. Créons, car nous le pouvons et nous le devons.
      Souvenons-nous de l’Egypte, de l’Ethiopie, de l’empire du Ghana et du Mali. Souvenons-nous des universités de Tombouctou et de Djenné. L’homme africain était à cette époque-là, un être instruit, cultivé, civilisé et moderne, maître des sciences, des technologies, de la littérature etc. Pendant qu’en Europe, la barbarie et le cannibalisme régnaient en mode de vie. Les savants grecs, les commerçants arabes et les premiers explorateurs européens ne tarissaient pas d’éloges à l’égard de l’Afrique, de la finesse, de la richesse des Africains et de leur génie créateur.


*      LE CAPITAL HUMAIN : INTELLECTUELS VRAIS
     Pour mettre en pratique et réussir cette noble mission, aller à l’intégration sous régionale malgré notre diversité culturelle, un capital humain qualitatif est nécessaire. Il faut des hommes et des femmes bien éduqués, bien formés, intègres, responsables, instruits. Il faut des intellectuels lettrés, non des aliénés. Il faut mettre en place un capital d’une nouvelle race d’intellectuels africains. Ceux qui pourront prendre le taureau par les cornes. Il nous faut donc des Patriotes et des Nationalistes ouverts.
     Autrefois, une certaine élite intellectuelle et politique s’est illustrée dans des scandales économiques et financiers, dans le gaspillage des biens des Etats, dans la corruption, dans la gabegie, dans le déni de la démocratie, dans le rejet de nos valeurs socioculturelles, etc. Ce sont de véritables fossoyeurs. Cette élite ne sera pas la bienvenue dans notre politique d’intégration. Nous n’avons besoin de politique démagogue. Il nous faut  plutôt de technocrates, de politiques nationalistes et intelligents. L’Afrique doit avoir ses propres théories de développement. Nous ne cesserons de répéter aux dirigeants que seuls des projets de développement correspondants aux réalités africaines pourront avoir du succès. Car pour nous, aucune théorie étrangère à l’Afrique ne peut l’aider à se développer.
*      LES MEDIAS
Les Médias publics et privés des pays de la sous-région ont un grand rôle à jouer dans la promotion de la politique d’intégration culturelle de nos peuples. Ce sont les médias qui aliènent et ce sont eux qui désaliènent. Les nôtres doivent privilégier la promotion de toutes nos valeurs culturelles et humaines.



IV.1.5    AU NIVEAU DE LA TECHNOLOGIQUE, LA SCIENCE ET LA RECHERCHE
*      LA SCIENCE ET LA RECHERCHE / AGRICOLE / MEDICINALE / TECHNOLOGIQUE
     Il faut que les Africains prennent conscience que tous les éléments culturels sont les fruits des intelligences. D’où l’importance de L’INVENTION dans notre politique d’intégration. Un peuple qui n’invente pas ne se développe jamais. Il restera à la traine. C’est dans ce secteur que la diversité culturelle s’exprimera le mieux. Toutes les inventions doivent être en harmonie avec nos réalités socioculturelles.
     On ne peut pas se développer sans les sciences, sans des théories scientifiques propres à nous. Aucune nation ne peut aspirer au développement véritable et durable sans inventer en tenant compte de ses réalités et de ses besoins. L’invention devient nécessaire et utile quand elle permet aux populations de s’épanouir culturel. Aujourd’hui, pour l’intégration sous régionale, nos besoins sont la transformation locale de nos matières, car il est impératif et même obligatoire que nous consommions local. Nous avons donc  le cacao, le café, le coton, l’arachide, le manioc, l’hévéa, la canne à sucre, l’anacarde, le pétrole, le diamant, l’uranium dans notre sous-région. Nous devrons axer nos recherches et nos inventions sur ces matières premières. De bonnes intelligences permettront de mécaniser et d’industrialiser notre agriculture. Cela nous permettra de consommer ce que nous produisons et engendrera des importations et exportations sous régionales. Nous avons certes des jeunes inventeurs mais  victimes des politiques. Des autorisés dont la majorité est aliénées et complexées. Des autorités qui ne font confiance qu’aux petites intelligences occidentales. Il faut que cela cesse.




CONCLUSION
L’écrivain nigérian Chinua Achebe disait déjà : «Si l’histoire écrite sur toi ne te plaît pas, écris la tienne. » Cet aphorisme, ouvrant une brèche dans le caractère  scientifique de l’histoire, conforte notre position d’éveilleur de conscience des peuples africains sur les zones d’ombre de l’histoire écrite sur eux selon les idéologies et intérêts occidentaux pour mieux les assujettir. Or l’assujettissement n’encourage jamais l’intégration.
En tant qu’Homme de culture,  nous nous sommes donné du temps pour mener des recherches sur le passé des peuples d’Afrique et du monde noir, depuis l’Egypte antique jusqu’aux grands empires  en passant par les royaumes.
Nous  en concluons que certains historiens occidentaux ont tronqué, falsifié et tripatouillé des faits dans leur démarche analytique sur la vérité historique. Cela, en  faisant miroiter des stéréotypes et autres clichés dévalorisants contre les peuples africains : race inintelligente, barbare, anhistorique et paresseuse, qui n’a apporté aucune contribution à la marche glorieuse de l’humanité.  Bien au contraire, l’Afrique a une histoire, riche, glorieuse, émaillée de conflits certes, mais conduite par de grands hommes, des rois, des reines, des pharaons, des héros et héroïnes, qui ont marqué de leur empreinte l’humanité. L’Afrique a connu de grands savants dont les idées et les découvertes continuent de servir aux générations actuelles.
Malheureusement, l’arrivée brusque et sanglante des explorateurs et envahisseurs a freiné l’élan de développement des peuples d’Afrique, créant des bouleversements néfastes.
C’est pourquoi, pour nous le sous-développement dans lequel s’empêtrent les Etats africains ne trouve pas ses causes dans les diagnostics classiques de macro-économie, mais plutôt dans l’acculturation, l’aliénation des consciences, subies par les peuples africains au cours des tribulations historiques : esclavages, colonisation, impérialisme. Alors, nous appelons les peuples africains à un retour aux valeurs culturelles et traditionnelles incarnées par leurs ancêtres, seul gage de développement. En effet, ils doivent couper les amarres avec les schémas culturels, économiques et politiques hérités de leurs anciens maîtres.
Nous faisons donc un clin d’œil aux gouvernements et les incite à prendre des décisions courageuses, nationalistes, au profit de l’intérêt général des peuples africains, grâce à des réformes éducatives, des mesures politiques et économiques adaptées aux réalités culturelles africaines. N’est-ce pas la voie suivie par les dragons d’Asie, aujourd’hui pays émergents ?
Les défis à relever par l’Afrique sont nombreux et persistent depuis plusieurs décennies. Mais tous les experts appelés à son chevet se perdent en conjectures. Plus ils sont bardés de diplômes et pétris dans les théories économiques, plus ils étalent leur incapacité à poser un diagnostic clair et à trouver les remèdes adéquats.
N’est-ce pas parce qu’ils sont aux antipodes des réalités historiques et socio-culturelles des peuples qui habitent le continent ?
Le développement n’est pas une marque déposée, ni un cliché photographique à transposer sur n’importe quel objet. C’est plutôt un processus complexe, multidimensionnel qui exige d’abord un regard rétrospectif, ensuite la mobilisation des ressources et enfin, la satisfaction des besoins particuliers à un peuple donné.
Autant un homme amnésique ne sait d’où il vient, autant un peuple sans histoire est indécis et ne peut s’affirmer pleinement. Enfin, nous sommes convaincus que la lutte pour le développement économique engendrera des facteurs sociaux et culturels qui pourraient favoriser la concrétisation de notre intégration sous régionale.




CONFERENCIER : SEYDINAN CHERIF AHMED
PRESIDENT-FONDATEUR DE L’INSTITUT DES CIVILISATIONS NOIRES
Mobile : +225 07 57 10 11 / +225 41 70 15 51
Blog : seydinancherifahmed.blogspot.com
Facebook : Seydinan Chérif Ahmed