vendredi 10 février 2017

LA SOLIDARITE SELON LA TRADITION AFRICAINE

LA SOLIDARITE SELON LA TRADITION AFRICAINE

     La solidarité dans nos traditions est la marque du partage, de l’hospitalité et de la fraternité.Etre solidaire, c’est accepté des autres et leur donné aussi.
Alors, la solidarité africaine s’exprime par les moyens suivants : se sourire, se saluer, se présenter les vœux et les condoléances, se rendre visite, s’adresser la parole, s’entre-aider financièrement et matériellement, s’offrir  l’hospitalité, s’assister lors de tous les événements sociaux (bonheur et malheur), etc….Mais, cette solidarité africaine est tellement bien structurée qu’elle n’encourage pas les abus, ni les comportements de « foutaise », encore moins l’égoïsme. Elle fait plutôt la promotion du travail et surtout combat la paresse.

A titre d’illustration, je vais présenter trois cas :

1) dans nos traditions, quand une famille reçoit un étranger. Cet étranger est nourri, logé et blanchi pendant les deux premiers jours. Le matin du troisième jour, le chef de famille hôte lui remet un outil (daba ou machette…) et tout le monde se rend au champ. L’étranger se rend ainsi utile et partage désormais les tâches. Il devient productif, rentable et aussi créateur d’économie.

2) dans nos traditions, l’éducation d’un enfant est une autre forme de solidarité. Car le devenir de cet enfant est un souci commun, pour cela sa vie (éducation, santé, nourriture, effet vestimentaire, sa formation..) devient l’affaire de toute la communauté. Tout le monde peut « corriger » un enfant sans même connaitre ces géniteurs. Comme je suis père ou mère ; comme je suis un éventuel géniteur ou génitrice, j’ai donc le droit et le devoir de veiller sur tous les enfants de société, ainsi les uns et les autres veilleront à leur tour sur les miens. Cette responsabilité paternelle ou maternelle est une obligation sociale prônée par nos traditions. Elle est même appuyée par l’article 9 de la charte du Mandé (première constitution et des droits de l’Homme. Faite par l’Empereur Soundjata Keita en 1236) « L’éducation des enfants incombe à l’ensemble de la société. La puissance paternelle appartient en conséquence à tous. Article 9 ».

3) dans nos sociétés africaines, nous avons su créer une belle forme de coopérative agricole. C’est dans cette optique que pendant les périodes des travaux champêtres. Toute la communauté s’organise et décide de se réunir à tour de rôle dans les champs des uns et des autres (pour labourer ou  récolter). Cette organisation est tellement bien structurée, qu’elle est très productive et avantageuse pour tous. Chacun apporte sa contribution et reçoit sa récompense. Les forgerons fournissent des outils, les chasseurs et les pêcheurs pour la fourniture de la viande et le poisson, des femmes pour la cuisine et le service, des musiciens et des chanteurs pour encourager les travailleurs, etc. Cette autre forme de solidarité varie selon les communautés et les traditions.
     La solidarité dans le sens réel de nos traditions est une belle forme de partenariat gagnant-gagnant. Ce partenariat est même symbolisé par un célèbre proverbe, notamment : « ce sont deux mains qui se lavent et deviennent ensemble propres. ».
En effet, la solidarité met en relief l’effort, la joie et le gain partagés.
Elle ne justifie en aucun cas donc,  des attitudes de mendicité de certaines personnes. Des bras valides qui refusent de travailler et se plaire à vivre sous le toit de leur frère ou sœur ou tante ou oncle au nom de la solidarité. C’EST FAUX !


      Au contraire, la solidarité africaine lutte contre le parasitisme, la mendicité, la médiocrité, la paresse, l’oisiveté. En ce sens que l’article 6 de la même charte des Droits de l’Homme de 1236 soutient de belle manière cette lutte. Il stipule que : « Pour gagner la bataille de la prospérité, il est institué le Kön¨gbènWölö (un mode de surveillance) pour lutter contre la paresse et l’oisiveté. Article 6»
La solidarité africaine est la parfaite plate-forme permettant à l’être humain de se rendre utile dans la société par son travail et son cœur.

     Tous mes frères et toutes mes sœurs, qui croient qu’un parent doit  accepter  de les héberger éternellement chez lui, dans l’oisiveté sans rien faire, sans rien produire, sans rien apporter, et au nom de la solidarité se trompent. Ne confondons pas solidarité et paresse, solidarité et fainéantise, solidarité et parasitisme.

     La solidarité n’est point une source de faillite, de ruine et de pauvreté. Elle n’est ni un fardeau, ni un souci pour le solidaire. Et elle ne doit en aucun cas conduire l’homme à la misère. Je le répète une fois encore : c’est un partenariat gagnant-gagnant.  Donc, arrêtons de « gâter » le nom de tel ou de tel, mettons-nous simplement au travail pour participer au rayonnement des valeurs de solidarité africaine.
Merci à Tous
SEYDINAN Chérif Ahmed

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