vendredi 10 février 2017

EXCISION ET TRADITIONS AFRICAINES.

EXCISION ET  TRADITIONS AFRICAINES.

     Je tiens tout d'abord à m'excuser auprès de toutes les Femmes (mes mères, mes sœurs, mes épouses et mes filles) pour les lignes qui vont suivre.

     Je voudrais parler des origines de l’excision et son introduction dans nos traditions.
L’excision en effet est le faite de couper ou d’enlever le clitoris de la femme. Une pratique vulgaire et ignoble. La langue est la clé qui ouvre les portes de toutes les civilisations. C’est le premier élément identitaire et culturel d’un peuple. Alors allons voir dans nos langues, ce qu’elles nous disent concernant la pratique de l’excision.

     Le clitoris dans la langue malinké (le Dioula) se dénomme "Bièkissè". Bièkissè est composé de deux noms. : Biè (qui veut dire le vagin) et Kissè (qui veut l'essence, le noyau: le cœur). Donc Bièkissè (le clitoris), veut dire en français le "cœur du vagin" ou "l'essence du vagin" ou "le noyau du vagin" ou encore « l’élément clé du vagin ».
Alors, peut-on se débarrasser du cœur du vagin et prétendre encore avoir un vagin? Bien évidemment non. Comprenons bien, nos langues sont des codes de vie (politique, scientifique, économique, culturelle, sociale…). NON A L’EXCISION !

     Nos ancêtres savaient très bien qu'enlevant le cœur d'un être, cet être meurt immédiatement. D'où de par son nom, la protection absolue du clitoris.
Voici pourquoi, en dénommant le clitoris, "Bièkissè", nos parents exprimèrent là et démontrèrent ici, l'importance a un degré inimaginable, la valeur inqualifiable et l'intouchabilité indiscutable de cet organe (le clitoris) de la Femme, car pour nos traditions, le clitoris donne vie au vagin, et le vagin à son tour est la source de l'humanité. Donc personne ne doit toucher au clitoris de la femme. Point- barre.

     Ce petit exercice pour démontrer que l'excision est belle et bien contraire à nos valeurs traditionnelles. DONC NON A L’EXCISION !
En réalité, l'excision est une tradition étrangère, et elle est entrée dans nos sociétés par le biais du contact avec les peuples Eurasiatiques : les Grecs, les Romains, les Arabes…. Une forte incompréhension de l’islam a fortement encouragé les peuples soudanais à faire de cette pratique une tradition.

     Chères mères, je vous en prie, décodons ensemble nos langues. Cela nous permettra de prendre conscience des caractères humanistes de nos valeurs traditionnelles et coutumières. Sinon, notre ignorance est la source de notre dépersonnalisation et notre mort culturelle.  Encore une fois, nos langues sont des codes de vie.
Toutes mes excuses à toutes les Femmes du monde !
SEYDINAN CHÉRIF AHMED

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